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Japon: Itsukushima, le sanctuaire des trois divinités

Dernière mise à jour : 12 oct.

Le sanctuaire d'Itsukushima est situé sur l'île sacrée d'Itsukushima (communément appelée Miyajima) dans la préfecture d'Hiroshima. C'est l'un des sanctuaires shinto les plus célèbres et un site emblématique. Faisant partie des "Trois Vues du Japon", il est mondialement connu pour son Torii "flottant". Son histoire s'étend sur plusieurs siècles et mêle à la fois religion, légendes et périodes de guerre.


Japon: Itsukushima, le sanctuaire des trois divinités

© O. Robert


Le sanctuaire d'Itsukushima est un symbole de l'identité culturelle et spirituelle du Japon, incarnant des siècles de tradition religieuse, d'innovation architecturale et de beauté naturelle. Son intégration dans le paysage, mêlant le physique et le spirituel, continue d'attirer des millions de visiteurs chaque année, venus admirer sa beauté sereine et se connecter à son riche patrimoine.


Origines et Histoire de l'Itsukushima Jinja

Les origines du sanctuaire d'Itsukushima (officiellement Itsukushima Jinja) remontent à 593, pendant la période Asuka (538-710), lorsque l'on pense qu'il a été fondé par Saeki no Kuramoto, un membre influent du clan Saeki.


Le sanctuaire est dédié à trois divinités, nées d'un serment entre Amaterasu Ōmikami (la déesse du soleil) et son frère Susanoo-no-Mikoto (le dieu shinto des tempêtes et de la mer). Ces "filles", nommées Ichikishimahime-no-Mikoto, Tagorihime-no-Mikoto et Tagitsuhime-no-Mikoto, sont vénérées comme divinités de la mer, des tempêtes et de la navigation. Leur association avec la protection maritime a été cruciale dans la culture insulaire du Japon, faisant du sanctuaire un lieu de grande révérence pour les marins et les commerçants.


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© O. Robert


Période Heian (794-1185)

Pendant la période Heian (794-1185), le sanctuaire d'Itsukushima a gagné en importance sous le patronage du puissant clan Taira, en particulier Taira no Kiyomori, une figure majeure dans le paysage militaire et politique du Japon. La profonde vénération de Kiyomori pour le sanctuaire l'a conduit à le reconstruire en 1168 dans sa forme emblématique, flottant au-dessus de l'eau. Cette reconstruction a été une entreprise massive et est considérée comme une expression de la piété et de la richesse du clan Taira.


Le Clan Genji (Minamoto)

Après la chute du clan Taira en 1185, suite à leur défaite aux mains du clan Minamoto (Genji) lors de la guerre de Genpei, l’histoire du sanctuaire d'Itsukushima s'est poursuivie sous le patronage de familles dirigeantes successives, de shoguns et même d’empereurs.

 
Est-ce le clan "Minamoto" ou le clan "Genji"?

Les termes "Minamoto" et "Genji" se réfèrent au même clan mais sous des perspectives différentes:


Minamoto (源) est le nom de famille. Le clan Minamoto était l’un des quatre grands clans du Japon ancien, aux côtés des clans Fujiwara, Taira et Tachibana.


Genji (源氏) est la lecture sino-japonaise des caractères pour "Minamoto". Le "ji" (氏) dans Genji signifie "clan" ou "famille". Ainsi, "Genji" se traduit littéralement par "le clan de Minamoto".

 
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Le clan Minamoto, dirigé par Minamoto no Yoritomo, a établi le shogunat de Kamakura (1185-1333), le premier gouvernement militaire du Japon. Bien que les Minamoto n’aient pas reconstruit ou agrandi le sanctuaire de la même manière que les Taira, ils en ont reconnu l’importance en tant que site spirituel et maritime, continuant à le considérer comme un sanctuaire protecteur pour les marins.


Période Muromachi (1336-1573)

Pendant la période Muromachi, qui a vu l’établissement du shogunat Ashikaga, le sanctuaire a continué de recevoir l’attention de l’élite dirigeante. Cette période a également été marquée par des dynamiques politiques complexes. Mais les institutions religieuses comme le sanctuaire d’Itsukushima sont restées des centres spirituels cruciaux, servant de lieux de pèlerinage et de protection pour la classe militaire dirigeante et les gens du peuple.


Les shoguns Ashikaga, en particulier Ashikaga Yoshimitsu (1358-1408), qui a revitalisé Kyoto et ses institutions religieuses, ont reconnu l’importance de soutenir les grands sanctuaires et temples à travers le Japon, y compris celui d’Itsukushima.


Pendant la période Muromachi, le clan Ōuchi, basé dans les provinces occidentales du Japon et puissant dans la région de Chūgoku (où se trouve Itsukushima), est également devenu un important mécène du sanctuaire d’Itsukushima. Les Ōuchi étaient des commerçants maritimes notables qui entretenaient des relations diplomatiques et commerciales avec la Corée et la Chine, et ils accordaient ainsi une grande importance aux divinités maritimes du sanctuaire.


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Période Sengoku (1467-1600) et la bataille de Miyajima

La période Sengoku (incluse dans la période Muromachi), également connue sous le nom de période des Etats en guerre, a apporté une grande instabilité au Japon, alors que les daimyos régionaux (seigneurs féodaux) se disputaient le contrôle. Le sanctuaire d’Itsukushima n’a pas échappé aux turbulences de cette époque, mais il a joué un rôle crucial dans l’une des batailles les plus célèbres de l’époque: la bataille de Miyajima en 1555.


Mōri Motonari, un puissant daimyo et stratège de la région de Chūgoku, a utilisé habilement le sanctuaire d’Itsukushima comme un élément clé de son plan durant la bataille contre Sue Harukata, un seigneur rebelle du clan Ōuchi. Dans une manœuvre audacieuse et bien planifiée, Mōri a invité les forces de Sue à occuper l’île d’Itsukushima, les attirant ainsi dans un piège.


Mōri a ensuite lancé une attaque surprise par la mer et a complètement anéanti l'armée de Sue. Cette victoire a consolidé le pouvoir de Mōri Motonari dans la région et a démontré l’importance stratégique de l’île d’Itsukushima, non seulement comme site sacré mais aussi comme atout militaire essentiel.


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De la période Muromachi à la période Edo

Avec la fin de la période Sengoku et l'établissement du shogunat Tokugawa en 1603 par Tokugawa Ieyasu, le Japon est entré dans une longue période de paix et de stabilité. Pendant la période Edo (1603-1868), le sanctuaire d’Itsukushima a continué de bénéficier du patronage des shoguns Tokugawa, des daimyos locaux et de la famille impériale.


Ieyasu lui-même, comme de nombreux shoguns avant lui, comprenait le pouvoir politique et spirituel des sites religieux importants. Bien que le régime Tokugawa se soit principalement concentré sur Edo (l'actuelle Tokyo) et ses environs, la protection et le soutien du sanctuaire d'Itsukushima ont perduré, renforçant ainsi son rôle dans le paysage religieux de la nation.


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Restauration de Meiji (1868)

Le sanctuaire et l’île d’Itsukushima ont longtemps été associés aux pratiques shintoïstes et bouddhiques. Cependant, la Restauration de Meiji a entraîné la séparation formelle du shintoïsme et du bouddhisme dans le cadre des réformes religieuses parrainées par l'Etat, une politique appelée "Shinbutsu bunri". Pendant cette période, les éléments bouddhiques ont été retirés du sanctuaire, et son statut de site purement shintoïste a été renforcé.


Au cours de son histoire, le sanctuaire d’Itsukushima a survécu à divers défis, notamment des catastrophes naturelles. Cependant, il a fait l’objet de nombreuses restaurations et reconstructions, préservant ainsi son architecture classique de la période Heian. En 1996, le sanctuaire a été désigné site du patrimoine mondial de l'UNESCO, affirmant ainsi son importance non seulement au Japon, mais aussi au niveau mondial en tant que site de grande importance culturelle.


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Architecture du sanctuaire d'Itsukushima

La disposition architecturale du sanctuaire, avec son grand torii, ses structures semblables à des jetées et ses bâtiments délicatement laqués en vermillon, visait à impressionner à la fois les dieux et les visiteurs. L’objectif de Kiyomori était de créer un lieu de beauté qui plairait aux kami (esprits) et refléterait la grandeur de son clan.


L’un des aspects uniques du sanctuaire réside donc dans sa construction sur l’eau. A marée haute, le sanctuaire semble flotter sur la mer intérieure de Seto. Ce choix architectural a notamment été fait parce que l’île d’Itsukushima elle-même est considérée comme sacrée. Historiquement, les gens ordinaires n’étaient pas autorisés à y poser le pied. Les eaux entourant le sanctuaire créaient donc une barrière naturelle, accentuant encore le message d'aspect sacré de l'île pour les visiteurs. Cet élément reste une caractéristique importante de son héritage spirituel et culturel.

 
Pourquoi le sanctuaire d'Itsukushima est-il appelé "Jinja" et non "Taisha", "Gū" ou "Jingū" comme d'autres sanctuaires importants ?

Si vous souhaitez en savoir plus sur la hiérarchie des sanctuaires shintoïstes, leur signification spirituelle et leur classement, vous pouvez lire mon article dédié ici.

 
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L'ensemble du complexe est soigneusement intégré au paysage naturel, reflétant les croyances shintoïstes selon lesquelles la nature elle-même est sacrée. L'apparence flottante des bâtiments est, je l'ai dit plus haut, l'une de ses caractéristiques distinctives, créant une expérience sereine et surnaturelle pour les visiteurs. Le complexe du sanctuaire est vaste et se compose de multiples structures étroitement liées. Voici les principales parties du complexe du sanctuaire d'Itsukushima:


1. Le Torii Flottant

Symbole du sanctuaire, cette immense porte se dresse dans les eaux de la mer intérieure de Seto et semble flotter à marée haute. Elle sert d'entrée cérémonielle à l'île sacrée. L'actuel torii, en place depuis 1875, est en bois de camphrier et mesure environ 16 mètres de haut. Lire mon article dédié ici pour en savoir plus sur ce symbole emblématique (photo ci-dessous).


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2. Sanctuaire principal (Honsha)

La structure centrale du sanctuaire d’Itsukushima, dédiée aux trois divinités shintoïstes: Ichikishimahime, Tagitsuhime et Tagorihime (mentionnées plus haut). Le hall principal est construit sur pilotis au-dessus des vasières, lui permettant d’apparaître comme flottant à marée haute. Il reflète le style Shinden-zukuri, influencé par l'architecture aristocratique de l'époque Heian.


3. Heiden (Salle des offrandes)

Cette salle est l’endroit où les offrandes aux dieux sont faites. Elle relie le sanctuaire principal aux autres parties du complexe. Comme les autres parties du sanctuaire, elle est construite sur pilotis et dispose d'un design ouvert et spacieux.


4. Haiden (Salle de prière)

Cette salle est utilisée pour les prières et rituels cérémoniels par les fidèles. Elle est située devant le sanctuaire principal et offre un espace pour que les dévots prient avant de se rendre au sanctuaire intérieur.


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5. Honden (Sanctuaire principal)

C'est la partie la plus intérieure et la plus sacrée du sanctuaire, abritant les kami vénérés à Itsukushima. Seuls les prêtres sont autorisés à entrer dans le Honden. Il est généralement fermé au public mais peut être observé de l'extérieur.


6. Kaguraden (Salle de danse sacrée)

Ce bâtiment est utilisé pour les représentations de danses cérémonielles shintoïstes traditionnelles (Kagura), qui sont exécutées pour honorer les dieux. Le Kaguraden est composé d'une scène qui s'étend au-dessus de l'eau, accentuant le côté dramatique du décor.


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7. Scène de Noh

Le sanctuaire d’Itsukushima dispose de sa propre scène de Noh, une forme de théâtre classique japonais. Les performances de Noh, tout comme les Kagura, ont une profonde signification spirituelle et sont souvent organisées lors de festivals.


8. Sanctuaire Sessha Marodo

Un petit sanctuaire auxiliaire situé dans le complexe, dédié aux divinités associées aux visiteurs et aux voyageurs. Le sanctuaire Sessha Marodo est étroitement lié au sanctuaire principal, mais se concentre sur d'autres divinités gardiennes.


9. Pagode à cinq étages (Gojū-no-tō)

Bien qu’elle ne fasse techniquement pas partie du complexe du sanctuaire, cette pagode voisine est souvent associée à celui-ci. La pagode est une structure bouddhique, symbolisant la fusion du shintoïsme et du bouddhisme au Japon au fil des siècles. Mesurant 27 mètres de haut, elle combine des éléments architecturaux japonais et chinois traditionnels.


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10. Salle des trésors (Homotsukan)

La salle des trésors abrite des artefacts importants, y compris des objets religieux et culturels, liés à l'histoire du sanctuaire. Elle expose des éléments significatifs tels que des peintures et calligraphies historiques en rouleaux, des robes cérémonielles et des instruments anciens.


11. Corridors et ponts

Le sanctuaire est interconnecté par des corridors, des sentiers et des ponts, permettant aux visiteurs de traverser les différents bâtiments tout en étant au-dessus de l'eau. Cette disposition reflète l'interaction du sanctuaire avec la mer et son environnement naturel. Un élégant pont en arc ajoute à la beauté du sanctuaire, bien qu'il ne soit généralement pas accessible au public.


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Torii du sanctuaire d'Itsukushima

Les portes Torii indiquent l'entrée d'un espace sacré, dans ce cas, la zone dédiée aux divinités de la mer et des tempêtes, que le sanctuaire honore. Le Torii d'Itsukushima est particulièrement significatif en raison de son emplacement dans la mer, lui donnant une apparence unique qui change avec les marées (photo ci-dessus). Lire mon article dédié aux Torii et à leur signification spirituelle ici.


Le Grand Torii du sanctuaire d’Itsukushima est l'un des symboles les plus emblématiques du Japon et l'une des portes Torii les plus célèbres du pays. Se tenant dans la mer, à environ 200 mètres au large, c'est également l'un des sites les plus photographiés du Japon.


Ce Torii "flottant" a acquis une renommée internationale en raison de son apparence frappante, de sa signification spirituelle et de son intégration avec l'environnement naturel. Il a connu diverses formes au fil des siècles. Le Torii actuel, en bois de camphre, ait été érigé en 1875. Son design suit une tradition datant de plusieurs siècles.

 
 
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Connexion entre le sanctuaire d'Itsukushima et le temple Daisho-in

Le temple Daisho-in est un temple bouddhique établi en 806 par le vénéré moine Kōbō Daishi, également connu sous le nom de Kūkai, le fondateur du bouddhisme Shingon au Japon. Son histoire est étroitement liée au sanctuaire d’Itsukushima à travers leur signification historique et spirituelle sur l’île de Miyajima.


Alors que le sanctuaire d’Itsukushima est un site shintoïste prominent dédié aux divinités associées à la sécurité maritime, le temple Daisho-in est un temple bouddhique vénérant les cinq divinités Shingon et situé au pied du mont Misen, la montagne sacrée de l’île.


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Daisho-in Temple. © O. Robert


La connexion entre les deux reflète le syncrétisme historique du shintoïsme et du bouddhisme au Japon. Pendant des siècles, ces deux traditions religieuses ont coexisté, le temple Daisho-in servant de temple gardien pour le sanctuaire d’Itsukushima. Les moines du temple ont traditionnellement joué un rôle dans le maintien du statut sacré de l'île, avec des rituels effectués sur le mont Misen pour la protection, un phénomène connu sous le nom de "Shinbutsu shūgō".


De plus, les deux sites sont essentiels aux itinéraires de pèlerinage de l'île, combinant la vénération spirituelle de la nature et la dévotion religieuse. Cette connexion met en lumière le paysage religieux unique de l'île, où le shintoïsme et le bouddhisme ont été entrelacés pendant des siècles, jusqu'à ce que le gouvernement Meiji impose la séparation du shintoïsme et du bouddhisme, connue sous le nom de "Shinbutsu bunri".


Si vous souhaitez en savoir plus sur le temple Daisho-in, ses origines, son histoire et ses principales caractéristiques, vous pouvez lire mon article complet ici.


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Principaux festivals et événements au sanctuaire d’Itsukushima

Le sanctuaire d’Itsukushima accueille un certain nombre de festivals et d'événements importants tout au long de l'année, dont beaucoup sont célébrés depuis des siècles et sont profondément liés aux traditions shintoïstes. Les festivals reflètent souvent la connexion spirituelle du sanctuaire avec la mer et les dieux de la navigation et des tempêtes. Voici quelques-uns des principaux:


1. Kangen-sai (観覧祭)

Généralement célébré le 15e jour du 6e mois du calendrier lunaire (juillet ou août dans le calendrier moderne), le Kangen-sai est le plus grand et le plus important festival du sanctuaire d’Itsukushima. Il remonte à la période Heian (794-1185) et comprend une procession cérémonielle de bateaux qui naviguent autour de l'île, transportant des prêtres du sanctuaire et des musiciens qui exécutent du kangen, un style de musique traditionnelle de l'aristocratie (mentionnée plus haut).


2. Toka-sai (桃花祭)

Le Toka-sai, ou Festival des Fleurs de Pêcher, est un ancien festival printanier qui célèbre le changement des saisons. Il a lieu le 15 avril pour prier pour la paix, la prospérité et la bonne fortune pour l'année à venir. Le festival marque l'éclosion des fleurs de pêcher, qui symbolisent le renouveau, la croissance et la beauté dans la culture japonaise.


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© O. Robert


3. Tamatori-sai (玉取祭)

Ce festival se tient chaque année le premier dimanche de juillet. Le Tamatori-sai, ou littéralement Festival de la "Prise du Joyau", est un événement animé au cours duquel les participants plongent dans la mer pour récupérer un joyau ou un objet sacré (symbolisant la bonne fortune) qui a été jeté dans l'eau par un prêtre. La personne qui réussit à saisir le joyau est censée recevoir des bénédictions de chance pour l'année.


4. Mizu Matsuri (水祭り)

Le Mizu Matsuri, ou Festival de l'Eau, se déroule à la mi-juillet pour prier pour des pluies abondantes et de bonnes récoltes, une préoccupation cruciale dans le Japon agricole. La connexion du sanctuaire d’Itsukushima avec la mer et l’eau en fait un lieu idéal pour ces rituels thématiques.


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5. Chinka-sai (鎮火祭)

Le Chinka-sai est un festival de prévention des incendies qui a lieu à la fin de l'année, le 31 décembre, afin d'écarter les désastres liés aux incendies pour l'année à venir. Le feu est à la fois une force destructrice et purificatrice dans le shintoïsme, et ce festival vise à éloigner les esprits destructeurs du feu tant dans les foyers privés que dans les entreprises.


6. Setsubun (節分)

Cet événement se tient le 3 février, la veille du début du printemps selon le calendrier lunaire. Setsubun est un festival traditionnel célébré dans tout le pays pour chasser les esprits maléfiques et attirer la bonne fortune pour la nouvelle saison. Les gens jettent des haricots secs tout en scandant "Oni wa soto! Fuku wa uchi!" ("Démons dehors! Bonheur dedans!")


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7. Festival de Feux d’artifice sur l’eau

Cet événement a lieu fin août (la date exacte varie chaque année). Bien qu’il ne s’agisse pas d’un festival religieux, le Festival de Feux d’artifice sur l’eau de Miyajima est l’un des événements estivaux les plus spectaculaires associés au sanctuaire d’Itsukushima. Bien que principalement un spectacle visuel, le festival coïncide avec la fin de l’été, symbolisant un moment de transition et de renouveau. Les feux d’artifice sont censés chasser les esprits maléfiques et marquer la clôture de la saison des festivals d’été.


8. Performances de Bugaku (舞楽)

Le Bugaku est une forme ancienne de danse de cour japonaise traditionnelle accompagnée de Gagaku (musique aristocratique). Le sanctuaire d’Itsukushima préserve cette forme d’art, et des performances se déroulent devant le hall principal lors des grands festivals. Le Bugaku est donc exécuté à différentes occasions tout au long de l’année, en particulier lors de festivals comme le Toka-sai et le Kangen-sai.


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Nihon Sankei, les "Trois Vues du Japon"

Pour compléter la longue liste des caractéristiques les plus importantes du sanctuaire d'Itsukushima, et pour être aussi exhaustif que possible, je mentionnerai également que ce sanctuaire fait partie du Nihon Sankei, ou les "Trois Vues du Japon". Cette sélection peut être sujette à débat, et je serais volontiers parmi ceux qui ne sont pas forcément d'accord avec ce choix.


Néanmoins, ces trois vues font partie de l'histoire du pays et sont reconnues depuis des siècles. Elles représentent un mélange parfait de paysages naturels, d'histoire culturelle et de signification spirituelle. Elles sont évidemment devenues des destinations touristiques majeures, symbolisant le lien profond du Japon avec son environnement naturel et sa longue tradition de vénération esthétique.


Ainsi, l'île et le sanctuaire d'Itsukushima font partie du Nihon Sankei, sélectionnés au 17e siècle par le savant Hayashi Gahō comme les lieux les plus pittoresques et culturellement significatifs du Japon.


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Ces "Trois Vues du Japon" sont:


  1. Amanohashidate dans la préfecture de Kyoto, pour la beauté naturelle de son banc de sable reliant la terre et la mer, souvent décrit avec un symbolisme divin ou mythologique.


  2. Matsushima dans la préfecture de Miyagi, pour le caractère pittoresque de ses nombreuses îles, qui semblent flotter paisiblement dans la baie et qui ont inspiré d'innombrables œuvres artistiques.


  3. L’île d’Itsukushima dans la préfecture de Hiroshima, pour l'harmonie entre les structures humaines (le sanctuaire d’Itsukushima) et la nature (la mer et l'île).


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Le sanctuaire d'Itsukushima et la photographie

La connexion entre le sanctuaire d'Itsukushima, son île et la photographie monochrome invite à une réflexion sur l'interaction entre la nature, la spiritualité et le minimalisme. Le sanctuaire, avec son emblématique torii flottant encadré par la mer et les montagnes, incarne la vénération shintoïste de la nature.


L'île, sacrée et demeurée intacte face à la vie quotidienne pendant des siècles, devient une manifestation physique de la pureté et du divin. Dans ce contexte, la photographie monochrome transcende le simple acte de capturer une image. Elle devient une méditation sur l'essence même, éliminant toute distraction pour révéler la forme, la texture et la lumière.


L'art photographique valorise la simplicité et le respect. Il reflète le concept shintoïste de kannagara, qui signifie vivre en harmonie avec le flux de la nature. En noir et blanc, les rouges vifs du sanctuaire et les verts profonds de la forêt de l'île se transforment en subtiles nuances de gris, révélant ainsi ce qui demeure essentiel: le contraste entre les structures humaines et le monde naturel.



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Disclaimer:

Mes articles sur le bouddhisme, le shintoïsme ou le taoïsme ne sont que le reflet d’un intérêt personnel pour l’art et l’histoire. Ils n’ont pas pour objectif de véhiculer des messages à caractère religieux, d’influencer ou de convaincre les lecteurs de quelque manière que ce soit. Mes textes cherchent uniquement à documenter l’évolution culturelle des pays au travers de la photographie. 

 
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