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Photo du rédacteurOlivier

Japon: Ojizo Sama, protecteurs et guides pour les âmes errantes

Les Ojizo Sama, sont des représentations bouddhiques vénérées, particulièrement connues pour leur rôle de protecteurs des enfants, des voyageurs et des âmes en peine. Ces statues, reconnaissables par leur aspect souvent enfantin, sont omniprésentes dans les temples bouddhiques, les bords de routes, les cimetières et les montagnes à travers tout le pays.


Japon: Ojizo Sama, protecteurs et guides pour les âmes errantes

Ils représentent une tradition millénaire de compassion, d'espoir et de protection dans le bouddhisme japonais. Leurs origines, ancrées dans le bouddhisme Mahayana, ont évolué pour s'adapter aux besoins et aux croyances de la société japonaise à travers les siècles.


Aujourd'hui encore, les Jizo demeurent un symbole puissant du lien entre les vivants et les morts, entre le quotidien et le sacré et perpétuent un héritage spirituel riche et significatif reconnu par tous.


Jizo ou Ojizo Sama

Comme bien souvent dans la langue japonaise, les mots et noms de personnes sont assortis de marques de respect diverses. Le terme "San" revient certainement le plus souvent. Il marque le respect envers une autre personne lorsqu'on la nomme dans une conversation ou un texte.


Le terme "Sama" est une version plus élaborée de cette marque de respect envers les personnes ou les objets qui portent une valeur historique ou spirituelle. Dans le cas des Jizo, véhiculant une représentation bouddhique sacrée, il n'est pas rare de les nommer Jizo Sama. Dans ce cas, et afin d'accentuer encore la notion de respect, la lettre "O" vient précéder le nom.


Cependant, dans le langage courant, ils sont souvent appelés Jizo ou encore Jizo San. Ce n'est pas pour autant un manque de respect mais une simplification verbale. Aussi, par soucis de simplicité dans la rédaction de cet article, je les appellerai Jizo.


Japon: Ojizo Sama, protecteurs et guides pour les âmes errantes

 

Sommaire de l'article:


 

Origines des Jizo et introduction au Japon

Les Jizo tirent leur origine du bodhisattva Ksitigarbha, une figure majeure du bouddhisme Mahayana. Le nom "Ksitigarbha" se traduit par "Trésor de la Terre", ce qui reflète son rôle de protecteur des êtres vivants et des âmes perdues.


Selon les textes bouddhiques, Ksitigarbha aurait fait le vœu de ne pas atteindre l'illumination (Nirvana) tant que tous les êtres ne seraient pas sauvés du cycle "des renaissances" (samsara). Ksitigarbha est connu sous différents noms en Asie, notamment Jizo (地蔵) au Japon, Dizang (地藏) en Chine et Địa Tạng au Vietnam.


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Le bouddhisme a été introduit au Japon au 6e siècle, apporté depuis la Chine et la Corée par des missionnaires. Avec lui, la figure de Ksitigarbha a également été introduite. Cependant, c'est au cours de la période Heian (794-1185) que Ksitigarbha a commencé à prendre une importance particulière au Japon, devenant progressivement connu sous le nom de Jizo (地蔵). Son culte s’est adapté aux croyances locales japonaises, s'inscrivant comme complément au shintoïsme, la religion indigène du Japon, et prenant des caractéristiques propres qui le distinguent de Dizang, son homologue chinois.


Japon: Ojizo Sama, protecteurs et guides pour les âmes errantes

Évolution et popularisation

Au cours de la période Kamakura (1185-1333), le Japon traverse une période de troubles sociaux et politiques. Le bouddhisme de la "Terre Pure" (Jōdo-shū) et les enseignements du moine Hōnen se répandent largement, mettant l'accent sur le salut de l'âme par la foi envers Amida Buddha.


C'est à cette époque que Jizo commence à être vénéré non seulement comme un guide pour les âmes dans l'au-delà, mais aussi comme un protecteur contre les souffrances terrestres, notamment pour les enfants, les femmes enceintes, et les voyageurs. Ce rôle de Jizo se cristallise durant la période Muromachi (1336-1573) et l’époque d'Edo (1603-1868), où son culte devient encore plus populaire.


Le culte de Jizo connaît une grande expansion durant l'époque d'Edo, une période caractérisée par la stabilité relative et une croissance démographique rapide. Cette période voit une augmentation des croyances populaires concernant la protection des enfants, surtout en raison du taux élevé de mortalité infantile. Jizo devient alors le protecteur des âmes des enfants décédés, en particulier ceux morts avant leur naissance ou peu après, appelés "Mizuko" (水子).


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Rôle dans la société japonaise contemporaine

Dans le Japon moderne, Jizo est avant tout associé aux rites funéraires pour les enfants, notamment les "Mizuko kuyō" (水子供養), des cérémonies destinées à apaiser les âmes des enfants morts-nés, avortés ou décédés en bas âge.


Ces cérémonies se sont particulièrement développées à partir des années 1970, coïncidant avec une augmentation des avortements liés à l'urbanisation et à la transition vers une société plus industrialisée. Les parents, souvent accablés par la culpabilité ou le deuil, font appel à Jizo pour protéger et guider l'âme de leur enfant dans l'au-delà.


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Les statues de Jizo que l’on trouve dans les temples ou dans les espaces publics sont souvent vêtues de bavoirs ou de bonnets rouges, symboles de protection et de bienveillance. La couleur rouge, au Japon, est traditionnellement associée à la protection contre les maladies et les mauvais esprits. Les parents disposent également à leurs pieds des jouets ou de petites offrandes alimentaires, en priant pour le bien-être de leurs enfants, vivants ou décédés.


Répartition et représentation

Les statues de Jizo sont très variées en termes de taille et de forme, mais elles partagent généralement certaines caractéristiques. Jizo est souvent représenté sous les traits d'un moine, avec une tête rasée, portant une robe bouddhique simple, et tenant un "Shakujo" (錫杖), un bâton de pèlerin muni d’anneaux métalliques. Ce bâton a pour but de signaler sa présence et d'effrayer les esprits malveillants sur son chemin. Dans son autre main, il tient généralement une gemme, appelée "Hoju" (宝珠), qui exauce les souhaits et symbolise la sagesse (photo ci-dessous).


Japon: Ojizo Sama, protecteurs et guides pour les âmes errantes

Les Jizo sont particulièrement nombreux dans certains temples célèbres où des milliers de petites statues sont alignées, chacune représentant un Mizuko. Ces statues sont continuellement renouvelées par les familles qui viennent honorer la mémoire de leurs enfants.


Ma bibliothèque: Le Bouddhisme Japonais.

Temples célèbres pour leurs collections de Jizo

Plusieurs temples au Japon sont renommés pour leurs collections de statues de Jizo, chacun ayant une signification particulière et attirant des visiteurs pour des raisons spirituelles, culturelles ou historiques. Voici quelques-uns des temples les plus connus:


Zojo-ji (増上寺) à Tokyo

Situé à Minato, près de la célèbre Tour de Tokyo, le temple Zojo-ji est un important temple bouddhiste de la secte Jōdo. Il est particulièrement connu pour sa collection de "Sentai Jizo" (千躰地蔵), ou "mille Jizo", où des rangées de petites statues de Jizo sont alignées, souvent ornées de bonnets et de bavoirs rouges. Ces statues sont érigées en mémoire des Mizuko (les enfants morts prématurément) et sont continuellement entretenues et renouvelées par les familles en deuil.


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© O. Robert


Hasedera (長谷寺) à Kamakura

Hasedera, aussi appelé Hase Kannon, est un temple de la secte Jōdo à Kamakura. En plus de sa célèbre statue de Kannon, le temple possède une vaste collection de petites statues de Jizo. Ces Jizo sont souvent placées par les visiteurs en souvenir de leurs enfants décédés, notamment dans une zone spécifique dédiée aux Jizo Bosatsu.


Rokuharamitsu-ji (六波羅蜜寺) à Kyoto

Ce temple de Kyoto, fondé au 10e siècle, est connu pour abriter une statue particulièrement vénérée de Jizo Bosatsu. Rokuharamitsu-ji est associé à l'histoire de l'ancien Japon et a longtemps été un lieu de dévotion pour ceux cherchant la protection de Jizo. Le temple est aussi célèbre pour ses Jizo placés à divers endroits du domaine.


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Sanjusangendo (三十三間堂) à Kyoto

Bien que ce temple soit surtout célèbre pour ses 1001 statues de Kannon, il abrite également une importante collection de statues de Jizo. Sanjusangendo, un temple de la secte Tendai, est un lieu où les croyants viennent prier pour la protection et la guérison. Jizo y joue un rôle central pour ceux en quête de réconfort spirituel.


Jizo-in (地蔵院) à Kyoto

Connu sous le nom de "Take no Tera" ou "temple du bambou", Jizo-in est un petit temple niché non loin de la bambouseraie d'Arashiyama à Kyoto. Le temple est particulièrement paisible et possède de nombreuses statues de Jizo réparties dans son jardin, où les visiteurs viennent méditer et prier, entourés de la tranquillité de la forêt.


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Zoji-ji (草津地蔵寺) à Kusatsu, Shiga

Ce temple est un autre lieu important pour la vénération de Jizo. Il est connu pour ses grandes statues de Jizo qui attirent de nombreux pèlerins. Zoji-ji se distingue par ses rituels liés à la protection des enfants et des voyageurs.


Otagi Nenbutsu-ji (愛宕念仏寺) à Kyoto

Ce temple, situé dans les montagnes au nord de Kyoto, est un lieu moins connu mais fascinant pour ses milliers de statues de "Rakan" (disciples de Bouddha) et de Jizo. Chaque statue a une expression unique, et le temple est un lieu de dévotion où les visiteurs peuvent ressentir une forte connexion spirituelle avec les figures qu'ils voient.


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Le pèlerinage Henro des 88 temples autour de l'île de Shikoku

Les Jizo dans ces temples jouent un rôle important en tant que protecteurs des pèlerins qui entreprennent ce voyage ardu. Ils représentent la compassion et la bienveillance, des qualités essentielles pour ceux qui se lancent sur ce parcours qui, au-delà du défi physique, est profondément introspectif et spirituel.


Et pour parler d'un pèlerinage que je connais particulièrement bien pour l'avoir parcouru à 2 reprises sur 6 années, voici quelques exemples de temples qui sont également significatifs pour leurs collections de Jizo. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette expérience photographique dans ces 88 temples, vous pouvez lire mes articles qui leurs sont consacrés ici.


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Temple 6 : Anraku-ji (安楽寺)

Anraku-ji est un temple où les pèlerins prient souvent pour la sécurité lors de leur voyage. Le temple possède plusieurs statues de Jizo, qui sont considérées comme des protecteurs des voyageurs. Les pèlerins se tournent vers Jizo pour demander sa protection tout au long de leur périple sur l'île de Shikoku.


Temple 10 : Kirihata-ji (切幡寺)

Kirihata-ji, situé sur une colline escarpée, est connu pour sa statue de Jizo Bosatsu. Les pèlerins prient ici pour la guérison et la protection contre les maladies, en particulier celles affectant les enfants. Les Jizo du temple sont vénérés pour leur pouvoir de protection et de guérison.


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Temple 12 : Shōsan-ji (焼山寺)

Shōsan-ji est l'un des temples les plus difficiles d'accès du pèlerinage en raison de son emplacement en montagne. Ce temple, aussi appelé "le temple brûlé", est associé à des épreuves spirituelles, et les statues de Jizo sont vénérées pour leur aide dans les moments de difficulté. Les pèlerins prient ici pour avoir la force et la persévérance nécessaires pour continuer leur voyage.


Temple 21 : Tairyu-ji (太龍寺)

Tairyu-ji, situé au sommet d'une montagne et accessible par un téléphérique ou un chemin de randonnée ardu, abrite plusieurs statues de Jizo. Ce temple est un lieu de prière pour la protection des enfants et des voyageurs. Les pèlerins se tournent vers Jizo pour obtenir son aide dans les moments de doute ou de fatigue durant le pèlerinage.


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Temple 25 : Shinshō-ji (津照寺)

Shinshō-ji, situé près de la côte, est également connu pour ses statues de Jizo. Les pèlerins viennent ici pour prier pour la sécurité en mer, et Jizo est vénéré comme un protecteur des pêcheurs et des marins. Ce temple est un rappel de la nature dangereuse du voyage, que ce soit par terre ou par mer.


Temple 51 : Ishite-ji (石手寺)

Ishite-ji, situé près de Matsuyama, est l'un des temples les plus importants et mystérieux du pèlerinage de Shikoku. Ce temple abrite une grande variété de statues de Jizo, dispersées dans ses vastes terrains. Les pèlerins prient Jizo ici pour diverses raisons, notamment pour la protection des enfants et la bonne fortune. Ishite-ji est également célèbre pour sa grotte représentant les différentes étapes du chemin vers l'illumination, où les statues de Jizo jouent un rôle symbolique de guide spirituel.


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Temple 58 : Senyū-ji (仙遊寺)

Senyū-ji, perché sur une montagne, est connu pour son atmosphère paisible et ses nombreuses statues de Jizo. C'est un lieu où les pèlerins peuvent se reposer et réfléchir, et les Jizo ici sont vénérés pour offrir protection et réconfort tout au long du voyage.


Temple 75 : Zentsū-ji (善通寺)

Zentsū-ji est l'un des temples les plus importants du pèlerinage, car il est le lieu de naissance de Kōbō Daishi (ou "Kukai", fondateur du bouddhisme Shingon). Ce temple possède également plusieurs statues de Jizo, et les pèlerins viennent prier ici pour la santé et la protection, en suivant l'exemple de la compassion de Kōbō Daishi.


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Temple 80 : Kokubun-ji (国分寺)

Kokubun-ji, un temple d'État établi par l'empereur Shōmu, possède également des statues de Jizo qui sont vénérées pour leur pouvoir de protection. Les pèlerins prient ici pour la paix intérieure et la sécurité lors de leur voyage vers la fin du pèlerinage.



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Personnages et légendes marquantes

Le culte de Jizo est également enrichi de nombreuses légendes populaires. L'une des plus célèbres est celle de "Sai no Kawara" (賽の河原), un rivage mythique dans l'au-delà où les âmes des enfants morts prématurément sont supposées construire des piles de pierres pour atteindre le ciel. Selon la légende, ces piles sont sans cesse détruites par des démons, mais Jizo intervient pour protéger les enfants, cachant certains sous sa robe et reconstruisant les piles de pierres avec eux.


Un autre récit important est celui de "Jizo Bosatsu" et du moine "Ennin" (794-864), un religieux influent de la période Heian qui aurait propagé la dévotion envers Jizo au Japon après son pèlerinage en Chine. Les récits d'Ennin décrivent Jizo comme un intercesseur puissant, capable de sauver les âmes des souffrances infernales.


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Symbolisme et signification spirituelle

Au-delà de son rôle spécifique de protecteur des enfants, Jizo incarne une compassion universelle dans le bouddhisme japonais. Il est considéré comme le "sauveur des six mondes" (Rokudo), c'est-à-dire les six domaines d'existence selon le bouddhisme:


  1. les enfers (Jigokudo)

  2. le monde des esprits affamés (Gakido)

  3. le monde des animaux (Chikushodo)

  4. le monde des Asura, les esprits combattants (Shurado)

  5. le monde des humains (Jindo)

  6. le monde des divinités (Tendo)


Jizo, par son engagement à sauver toutes les créatures souffrantes, incarne le principe bouddhique de la bodhicitta, le vœu de tout bodhisattva d’atteindre l'illumination pour le bien de tous les êtres.


Le rôle de Jizo s'est également étendu à celui de protecteur des voyageurs. En raison de cette association, on trouve souvent des statues de Jizo le long des routes, des chemins de pèlerinage et dans les montagnes, où les voyageurs prient pour un voyage en toute sécurité.


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Impact culturel et artistique

La présence de Jizo dans la culture japonaise ne se limite pas aux temples et aux rites funéraires. Il occupe également une place dans l'art et la littérature. Les représentations de Jizo sont fréquentes dans les estampes, où il est souvent dépeint dans des scènes de la vie quotidienne ou de paysages. Les arts populaires, comme les "Netsuke" (petits ornements en bois), les kimonos brodés, et les peintures sur rouleau, intègrent aussi la figure de Jizo.


Dans la littérature, Jizo apparaît dans des contes et légendes, ainsi que dans des œuvres modernes où il symbolise la protection et la compassion. Il est aussi présent dans le cinéma japonais, notamment dans les films qui explorent la thématique de la vie après la mort ou des relations familiales complexes.


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Permanence et dérives

Bien que la société japonaise ait subi des changements rapides au cours des dernières décennies, notamment en ce qui concerne les valeurs familiales et religieuses, le culte de Jizo reste bien présent. Les temples continuent d'organiser des cérémonies pour les Mizuko, et les statues de Jizo continuent d'être érigées par des individus ou des communautés, surtout en période de deuil ou de tragédie collective, comme après les catastrophes naturelles.


Cependant, certains critiques ont souligné le risque de commercialisation du culte des Jizo, notamment à travers la vente de statuettes et de services religieux payants dans certains temples. Malgré cela, la figure de Jizo conserve une importance émotionnelle et spirituelle pour de nombreuses personnes au Japon, témoignant de son rôle durable en tant que protecteur et guide dans un monde en perpétuel changement.


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Jizo et la photographie

La figure de Jizo incarne donc une profonde compassion et un engagement à protéger les êtres vulnérables, que ce soient les enfants, les âmes errantes ou les voyageurs. Dans le bouddhisme japonais, Jizo symbolise une promesse de réconfort et de soutien inébranlable, transcendant les frontières de la vie et de la mort. Il représente une spiritualité qui, malgré son origine religieuse, touche à l’universel en offrant un modèle de bienveillance inconditionnelle.


La photographie, en tant qu'art, partage une mission similaire. Celle de capturer et transmettre des émotions, des états d'âme, et des moments fugaces avec une profondeur qui résonne au-delà de l'image elle-même. Comme Jizo, le photographe se fait gardien des instants de fragilité, de beauté ou de souffrance, et se trouve investi d'une responsabilité éthique et esthétique. Chaque déclenchement de l'appareil photo est une invitation à observer le monde avec respect et attention, à saisir la réalité tout en honorant la dignité des sujets photographiés.


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Le respect, dans ce contexte, devient une valeur essentielle. Photographier n'est pas seulement un acte technique, c'est un acte de communion avec le sujet, un hommage rendu à la vie telle qu'elle se présente, dans sa complexité et sa simplicité. Comme Jizo, le photographe doit incarner par ses images une forme de protection: la protection de l'authenticité, de l'émotion, et de l'intégrité des moments capturés.


Ainsi, la photographie devient un pont spirituel, un véhicule d'émotions qui, à l'instar de Jizo, transcende les frontières du temps et de l'espace. Elle exige de l'artiste une sensibilité particulière, un respect profond pour ce qui est immortalisé, transformant chaque image en une offrande visuelle à la mémoire et à l’humanité.


Japon: Ojizo Sama, protecteurs et guides pour les âmes errantes
 

Disclaimer:

Mes articles sur le bouddhisme, le shintoïsme ou le taoïsme ne sont que le reflet d’un intérêt personnel pour l’art et l’histoire. Ils n’ont pas pour objectif de véhiculer des messages à caractère religieux, d’influencer ou de convaincre les lecteurs de quelque manière que ce soit. Mes textes cherchent uniquement à documenter l’évolution culturelle des pays au travers de la photographie. 

 

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