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Japon: Les Rakan, disciples éclairés et figures spirituelles bouddhiques

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Les Rakan sont des figures emblématiques du bouddhisme présents dans de nombreux temples au Japon. Ces personnages représentent les disciples du Bouddha Siddhartha Gautama et sont considérés comme les symboles de l'illumination. Au-delà de leurs valeurs historiques, leurs expressions singulières en font de parfaits sujets photographiques. Lumière sur ces statues parfois humoristiques.


Japon: Les Rakan, disciples éclairés et figures spirituelles bouddhiques

Les Rakan occupent une place unique dans le paysage religieux et culturel du Japon. Leur histoire est profondément liée à l'évolution du bouddhisme dans le pays. Ils illustrent non seulement la transmission des idées religieuses de l'Inde et de la Chine vers le Japon, mais aussi la manière dont ces concepts ont été adaptés au contexte culturel du pays.


Ces figures continuent aujourd'hui d'inspirer des générations de fidèles et d'artistes, représentant un lien vivant entre le passé et le présent, entre l'Asie continentale et l'archipel japonais.


Introduction

Les Rakan ont toujours occupé une place particulière dans mon travail sur la statuaire bouddhique depuis de nombreuses années. Leur diversité, leur présence imposante ou encore leurs expressions parfois humoristiques en font des sujets de choix pour la photographie et les portraits.


Mon intérêt pour ces statues a certainement débuté lors de mes premières rencontres sur les chemins du pèlerinage Henro autour de l'île de Shikoku (lire mes articles à ce sujet). Depuis, je me suis mis à la recherche de temples significatifs pour leurs collections de Rakan. Cependant, le temple Unpenji (n°66 du pèlerinage Henro) reste certainement le plus spectaculaire pour la taille et la mise en scène de ses Rakan dans une ambiance forestière unique (voir plus bas).


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Par cet article, je souhaite donc partager mon intérêt pour ces sculptures uniques et photogéniques en revenant sur les origines et l'évolution de leur symbolique au fil du temps. Vous y trouverez également quelques exemples de temples intéressants pour leurs collections que je recommande de visiter si ces curieux personnages vous intriguent. C'est parti!

 

Sommaire de l'article:


 

🇫🇷 Au fait, faut-il dire bouddhique ou bouddhiste?

En français, les termes « bouddhique » et « bouddhiste » ont des significations différentes, bien qu'ils soient liés au bouddhisme.


Le terme « bouddhique » fait référence à tout ce qui est relatif au bouddhisme en tant que religion ou culture. Il s'applique généralement aux objets, concepts ou éléments qui appartiennent à cette tradition. Le terme « bouddhiste » désigne les personnes qui adhèrent au bouddhisme ou qui suivent ses enseignements. Un bouddhiste est donc un pratiquant ou un adepte du bouddhisme.


On peut aussi utiliser le terme bouddhiste comme adjectif pour qualifier quelque chose en lien direct avec les pratiques des personnes bouddhistes, comme une communauté bouddhiste ou un temple bouddhiste. Mais personnellement, je marque clairement la différence dans mes articles et parle donc d'enseignement, de textes ou de temples bouddhiques. Je réserve le terme bouddhiste exclusivement aux personnes.


Japon: Les Rakan, disciples éclairés et figures spirituelles bouddhiques

Temple Daisho-in © O. Robert


Origine et signification des Rakan

Les Rakan, connus en chinois sous le nom de Luohan (羅漢) ou Arhat en Sanskrit, sont des figures majeures dans le bouddhisme Mahayana, particulièrement respectées pour leur sagesse et leur capacité à guider les êtres humains sur le chemin de l’illumination. Le terme Sanskrit "Arhat" signifie littéralement "digne" ou "vénérable", et dans le contexte bouddhique, il désigne un individu qui a atteint l'illumination et a échappé au cycle des renaissances (samsara).


L’introduction des Rakan au Japon est directement liée à l'arrivée du bouddhisme au 6e siècle. Les premières représentations de ces figures sont fortement influencées par les modèles chinois, qui eux-mêmes sont dérivés des traditions indiennes. Le nombre traditionnel de Rakan présents dans les temples varie en fonction des périodes de l'histoire et des temples (voir plus bas). Chacun possède une expression et une posture uniques, symbolisant l'universalité et la diversité de la sagesse bouddhique.


Les Rakan ont également une place dans les pratiques funéraires et commémoratives au Japon. Par exemple, dans certains temples, il est possible de commander des statues de Rakan personnalisées pour honorer les défunts, en espérant que ces Arhats guideront les âmes vers l'illumination.


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Histoire et développement

Les Rakan, ou Arhat, ont joué un rôle significatif dans le bouddhisme japonais au fil des siècles. Leur importance et leur représentation ont évolué en fonction des dynamiques religieuses, politiques et culturelles de chaque période historique. Voici quelques explications sur leur place et leur importance à travers les principales périodes de l’histoire du Japon.


Période Asuka (538-710) et Nara (710-794)

L’introduction du bouddhisme au Japon pendant la période Asuka a marqué le début de la représentation des Rakan. Importé de Chine et de Corée, le bouddhisme est rapidement adopté par la cour impériale, notamment avec la construction de grands temples comme le Hōryūji (法隆寺) en 607. Durant cette période, les Rakan ne sont pas encore omniprésents, mais ils commencent à apparaître comme des figures spirituelles importantes. Ils sont alors principalement représentés en tant que modèles de sagesse et de discipline, illustrant les idéaux bouddhiques que la cour et l'aristocratie souhaitaient promouvoir pour renforcer l'autorité morale de l'État.


Japon: Les Rakan, disciples éclairés et figures spirituelles bouddhiques

Période Heian (794-1185)

La période Heian voit une diffusion plus large du bouddhisme au-delà de l'aristocratie vers la population générale. C'est aussi l'époque où les écoles bouddhistes Tendai et Shingon deviennent prédominantes. Les Rakan commencent à être davantage vénérés, notamment dans les temples liés à ces écoles, où ils sont parfois représentés dans des mandalas et autres œuvres d'art sacré. Leur rôle en tant que protecteurs de la loi bouddhique (Dharma) et en tant qu'intercesseurs auprès des divinités pour les fidèles s'accentue. Cependant, leur culte reste encore relativement secondaire par rapport aux grandes divinités bouddhiques comme Kannon (観音) ou Amida (阿弥陀).


Période Kamakura (1185-1333)

La période Kamakura est une époque de bouleversements politiques et de transformations religieuses, avec l'émergence du bouddhisme zen et du bouddhisme de la Terre Pure, qui gagnent en popularité auprès des samouraïs et des classes populaires. Les Rakan prennent une place centrale dans le bouddhisme zen, où ils sont vénérés non seulement comme des modèles de discipline monastique, mais aussi comme des figures ayant atteint l’éveil, incarnant les idéaux de simplicité et de rigueur prônés par cette école.


Ma bibliothèque: Le Japon - Des chasseurs cueilleurs à Heian - Il y a près de 40 000 ans, le Japon n'est pas encore l'archipel que l'on connaît. Reliées au continent, ces terres aux reliefs hostiles et aux conditions climatiques et géologiques capricieuses accueillent les premiers hommes, une dizaine de milliers tout au plus, venus de Corée, de territoires plus au Sud ou encore de Sibérie. Son immensité longitudinale a des conséquences sur le développement des sociétés et, au cours des temps anciens, plusieurs sphères culturelles coexistent... Tout savoir sur cette période essentielle de l'histoire du Japon. Un ouvrage de référence à lire absolument.

Kenchōji (建長寺) et Engakuji (円覚寺), 2 grands temples zen de Kamakura, sont des exemples où les Rakan sont particulièrement honorés. Les statues de Rakan deviennent plus expressives, souvent sculptées avec des traits de visage marqués pour illustrer leur expérience et leur sagesse accumulée. Leurs représentations servent également à rappeler aux pratiquants zen les défis et les efforts nécessaires pour atteindre l’illumination.


Période Muromachi (1336-1573)

Durant la période Muromachi, le bouddhisme zen continue de prospérer, et avec lui, la vénération des Rakan. C'est également une époque où l'art bouddhique atteint de nouveaux sommets, avec des représentations plus élaborées des Rakan dans les peintures, les sculptures et les jardins secs appelés "Karesansui". Les Rakan deviennent des symboles de la maîtrise spirituelle et de la transcendance des désirs terrestres.


Tōfukuji (東福寺) et Tenryūji (天龍寺), 2 temples zen de Kyoto, intègrent des représentations de Rakan aux expressions faciales spécifiques au courant zen. La présence de ces figures dans les temples sert à rappeler aux pratiquants l’importance de la méditation et de la discipline personnelle dans la quête de l'illumination.


Japon: Les Rakan, disciples éclairés et figures spirituelles bouddhiques

Période Edo (1603-1868)

La période Edo voit un regain d'intérêt pour les Rakan, notamment avec l’essor du mouvement des "Gohyaku Rakan" (五百羅漢) ou Cinq Cents Rakan. Ce mouvement est caractérisé par la construction de temples dédiés spécifiquement aux Rakan, abritant, comme le nom l'indique, 500 statues représentant ces figures saintes. Les Rakan deviennent alors des protecteurs de la communauté, et leur culte est largement popularisé parmi toutes les classes sociales.


Les 500 Rakan du temple Gohyaku Rakanji (五百羅漢寺) à Tokyo en sont un exemple emblématique. Ce temple attirent de nombreux pèlerins qui viennent prier pour la protection, la guérison, et la prospérité. Chaque statue de Rakan, avec sa posture unique et son expression distincte, reflète la diversité des chemins vers l’illumination, rendant ces figures particulièrement proches du peuple.


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Période Meiji (1868-1912)

Avec la Restauration de Meiji, le shintoïsme devient la religion d'État, et le bouddhisme, y compris la vénération des Rakan, connaît un déclin temporaire en raison de la politique de séparation du shintoïsme et du bouddhisme appelée Shinbutsu bunri. Cependant, les temples bouddhiques continuent à honorer les Rakan, même si leur culte perd en importance publique.


Période contemporaine

Au 20e siècle, les Rakan sont souvent intégrés dans les pratiques religieuses contemporaines, continuant d'être vénérés pour leur sagesse et leur rôle protecteur. Les temples qui possèdent des statues de Rakan sont toujours visités par les fidèles, et les représentations des Rakan continuent d'être des sources d'inspiration pour les artistes et les pratiquants bouddhistes.


Japon: Les Rakan, disciples éclairés et figures spirituelles bouddhiques

Postures et expression faciale des Rakan

Les positions, les postures et les expressions faciales des Rakan sont riches en symboles. Ils reflètent diverses aspects de leur sagesse, de leur personnalité, et de leur expérience spirituelle. Chaque statue est conçue pour incarner un aspect particulier de l'illumination, de la compassion, ou des défis rencontrés sur le chemin spirituel qui y mène.


Voici quelques explications sur ce que leurs positions et leurs visages représentent:


Les postures des Rakan

1. Posture de méditation: De nombreux Rakan sont représentés en posture de méditation, assis en position de lotus avec les mains posées l'une sur l'autre, les paumes tournées vers le haut. Cette posture, appelée "Dhyana Mudra" en sanskrit, symbolise la concentration, la tranquillité de l'esprit et l'atteinte de l'éveil par la méditation profonde.


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2. Posture décontractée: Certains Rakan sont représentés dans des postures décontractées, parfois même allongés ou avec un pied posé sur une jambe. Ces postures symbolisent la liberté spirituelle et l'aisance qu'ils ont atteinte après avoir surmonté les attachements mondains. Cela peut aussi montrer leur humanité, les rendant plus accessibles et proches des fidèles.


3. Posture d’enseignement: Les Rakan peuvent être représentés avec une main levée en signe de bénédiction ou d'enseignement (Varada Mudra). Ces postures symbolisent leur rôle de guides spirituels, offrant sagesse et protection à ceux qui cherchent à suivre le chemin du Bouddha.


4. Posture gestuelle: Certaines statues montrent les Rakan exécutant des mudras (gestes symboliques de la main) particuliers qui peuvent représenter l'intention de dissiper la peur, d'accorder des bénédictions, ou de signifier le refuge en Bouddha. Par exemple, la main droite levée avec la paume tournée vers l'extérieur est un geste de protection et d’apaisement des craintes (Abhaya Mudra).


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Temple Daisho-in © O. Robert


Les expressions faciales des Rakan

1. Expression sereine: Beaucoup de Rakan ont des expressions faciales sereines et paisibles, symbolisant leur détachement du monde matériel et leur réalisation spirituelle. Ces visages calmes sont une représentation de l'état d'éveil, caractérisé par la tranquillité et la paix intérieure.


2. Expression souriante: Les Rakan souriants ou riants reflètent la joie spirituelle qu'ils ont atteinte. Leur sourire peut aussi être interprété comme une bienveillance envers les êtres humains, soulignant leur compassion et leur désir de partager la sagesse bouddhique.


3. Expression austère: Certains Rakan sont représentés avec des visages sévères ou concentrés, exprimant la discipline et l'austérité qu'ils ont pratiquées pour atteindre l'éveil. Ces expressions peuvent rappeler aux fidèles que l'illumination nécessite un effort soutenu, une vigilance constante, et une maîtrise de soi.


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4. Expression exagérée: Dans certains temples, les Rakan sont représentés avec des visages déformés, aux traits exagérés, souvent pour accentuer leur caractère unique ou pour montrer qu'ils ont surmonté des défis extrêmes. Ces expressions peuvent également symboliser la diversité des expériences humaines et spirituelles, suggérant que l’illumination peut prendre des formes variées.


5. Visage ridé: Les Rakan âgés, avec des rides profondes, représentent la sagesse acquise avec l'âge et l'expérience. Leur apparence souligne également le passage du temps et la renonciation aux plaisirs terrestres, en faveur d'une vie dédiée à la recherche de la vérité spirituelle.


Les positions et les expressions des Rakan varient d'un temple à l'autre, en fonction des influences régionales, des époques, et des courants bouddhiques dominants. Par exemple, dans les temples Zen, les Rakan sont représentés de manière plus austère et simple, tandis que dans d'autres courants du bouddhisme, ils sont plus ornés et expressifs. Comme c'est par exemple le cas dans le courant Shingon.


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Temple Unpenji © O. Robert


Les positions et les visages des Rakan ne sont donc pas seulement des expressions artistiques, mais aussi des manifestations profondes des enseignements bouddhiques. En visitant un temple et en observant ces statues, les fidèles et les visiteurs sont invités à réfléchir sur leur propre chemin spirituel et à trouver inspiration et réconfort dans la diversité des formes que prend l'illumination.

 
 
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Nombre de Rakan dans les temples

Le nombre de Rakan présents dans les temples japonais peut varier considérablement en fonction de la tradition et de la conception du temple. Voici quelques informations sur le nombre de Rakan que l'on trouve typiquement dans certains temples:


1. 16 ou 18 Rakan: Ce nombre est traditionnel dans de nombreux temples bouddhiques, en particulier ceux influencés par les premières traditions indiennes et chinoises. Ces Rakan sont souvent représentés comme les principaux disciples du Bouddha, ayant atteint l'illumination. Certains temples plus anciens ou ceux qui suivent une tradition stricte se limitent à ces 16 ou 18 figures.


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2. 15 ou 53 Rakan: Certains temples ont des groupes plus restreints ou plus élargis de Rakan, en fonction de la tradition ou du donateur qui a financé les statues. Ces ensembles sont liés à des croyances locales ou à des récits particuliers.


3. 500 Rakan: Comme je le disais plus haut, de nombreux temples au Japon, particulièrement à l'époque Edo, ont adopté la tradition des 500 Rakan. Ce nombre est symbolique et représente la multitude de saints qui ont atteint l'illumination, chacun avec une apparence et une expression uniques. Aussi, il est communément admis que les Rakan ne dépassent pas le nombre de 500.


En plus du Gohyaku Rakanji à Tokyo, un exemple représentatif est le temple Unpenji dont je parlais en introduction. Un autre exemple est le magnifique temple Nanzo-in situé à Sasaguri sur l'île de Shikoku. Je citerai enfin le temple Sennyoji situé à Itoshima dont les 500 statues sont mises en scène sur le flanc d'une colline arborée régulièrement envahie par le brouillard. Un spectacle unique à découvrir.


Pour en savoir plus sur le mouvement Shingon qui constitue la base de mon travail sur la statuaire bouddhique, vous pouvez lire mes articles ici.


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Temple Daisho-in © O. Robert


Temples significatifs pour leurs Rakan

Unpenji, Nanzo-in et Sennyoji constituent mes 3 temples favoris pour leurs collections de Rakan mais aussi pour leur intérêt historique. Ils sont tous les 3 issus du courant Shingon. Je les recommande vivement à tous ceux qui souhaitent découvrir cet univers insolite. Voici quelques explications à leur sujet ainsi que d'autres temples majeurs, reconnus pour leurs collections de Rakan.


Unpenji (雲辺寺) à Kanonji

Unpenji est l'un des temples les plus célèbres de Shikoku, notamment pour sa collection impressionnante de Rakan. Il est situé dans la préfecture de Tokushima, dans la ville de Kanonji (観音寺市). Construit sur le mont Unpen, à une altitude de 911 mètres, il est le temple le plus élevé de l'île de Shikoku.


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Unpenji a été fondé au 8e siècle par le moine Gyōki (行基), une figure vénérée du bouddhisme japonais. Le site est réputé pour son atmosphère mystique, due à son emplacement montagneux souvent enveloppé de brouillard, ce qui lui confère une aura de spiritualité et de tranquillité. Il fait partie des 88 temples du pèlerinage Henro, étant le 66e sur la route sacrée.


Nanzo-in (南蔵院) à Sasaguri

Nanzo-in, situé à Sasaguri dans la préfecture de Fukuoka, est essentiellement connu pour abriter l'une des plus grandes statues de Bouddha couché au monde, le "Reclining Buddha" (photo d'introduction de cet article).


Nanzo-in a une histoire relativement récente par rapport à d'autres temples Shingon, ayant été fondé au 19e siècle. Le temple a acquis une renommée internationale en raison de sa statue de Bouddha en bronze, mesurant 41 mètres de long et pesant environ 300 tonnes, qui a été construite en 1995. Nanzo-in fait partie du pèlerinage de Sasaguri, qui comprend aussi 88 temples, une version miniature du célèbre pèlerinage de Shikoku.


Japon: Les Rakan, disciples éclairés et figures spirituelles bouddhiques

Le temple Nanzo-in possède un groupe impressionnant de 500 Rakan. Ces statues sont disséminées autour du complexe, particulièrement le long des sentiers qui serpentent à travers la montagne et le long de la majestueuse statue.


Sennyoji (千如寺) à Itoshima

Situé à Itoshima dans la préfecture de Fukuoka, Sennyoji été fondé au début du 9e siècle à l'époque Heian. Il est également reconnu pour sa collection de Rakan et ses magnifiques paysages naturels. Le temple est entouré de forêts luxuriantes et de jardins, offrant un cadre serein pour la contemplation spirituelle. Sennyoji est aussi célèbre pour ses érables centenaires, qui attirent de nombreux visiteurs pendant la saison automnale.


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Le temple abrite une collection de 500 Rakan, réparties autour de son complexe. Sa situation géographique lui a permis de disposer ces statues aux pieds de cèdres majestueux. Cette forêt s'étend sur une colline très souvent envahie par le brouillard. Ce qui constitue un véritable tableau vivant, propice à la méditation. Les statues sont variées en termes d'expressions et de postures, certaines étant sereines et méditatives, tandis que d'autres sont plus dynamiques ou en posture d'enseignement.


Tōdaiji (東大寺) à Nara

Fondé en 752, il est l'un des temples les plus emblématiques du Japon et abrite la plus grande statue de Bouddha en bronze du pays, Daibutsu. Bien que plus connu pour cette oeuvre majeure, Tōdaiji possède également des représentations de Rakan, symbolisant leur rôle essentiel dans la transmission de l'enseignement bouddhique. Le temple lui-même, par sa longue histoire et ses liens avec la cour impériale, a joué un rôle crucial dans la propagation du bouddhisme au Japon.


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Yakuō-in (薬王院) à Tokyo

Situé sur le mont Takao, le Yakuō-in est un temple fondé en 744 par l'empereur Shōmu. Ce temple est un exemple remarquable où les Rakan sont représentés non seulement pour leur sagesse mais aussi pour leur rôle de protecteurs des voyageurs et des pèlerins.


Le temple abrite un ensemble complet des 500 Rakan, chacune avec une expression unique, illustrant la diversité des réalisations spirituelles.


Daishō-in (大聖院) à Itsukushima

Situé sur l'île d'Itsukushima, également connue sous le nom de Miyajima, dans la préfecture de Hiroshima, il a été fondé en 806 par Kūkai (空海), également connu sous le nom de Kōbō-Daishi, le fondateur de l'école Shingon (lire mes articles sur le sujet). Daishō-in a été fréquenté par des empereurs et des nobles au fil des siècles, ce qui a renforcé son importance historique et l'a inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.


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Sa collection impressionnante de 500 Rakan est disposée le long d'un sentier qui serpente à l'entrée du temple. Le Sentier des Rakan au Daishō-in est particulièrement apprécié des photographes et des pèlerins pour sa capacité à évoquer un sentiment de sérénité et de dévotion. Les statues, souvent petites et discrètes, sont ornées de chapeaux tricotés par des fidèles.


Shōfukuji (聖福寺) à Fukuoka

Fondé en 1195 par le moine Eisai, Shōfukuji est reconnu comme le premier temple zen construit au Japon. Ce temple abrite une célèbre série de statues de Rakan, reflétant l'importance des Arhats dans la tradition zen.


Les statues, bien que souvent plus récentes, s'inscrivent dans une tradition remontant à la fondation du temple, marquant l'influence continue des Rakan dans le bouddhisme zen. Shōfukuji présente généralement des groupes de 16 ou 18 Rakan. Il est aujourd'hui malheureusement impossible de voir cette collection de Rakan sans une autorisation spéciale.


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Temple Daisho-in © O. Robert


Gohyaku Rakanji (五百羅漢寺) à Tokyo

Construit à l'origine en 1695 et reconstruit plusieurs fois, le Gohyaku Rakanji est célèbre pour ses 500 statues de Rakan, d'où son nom. Le temple a été déplacé plusieurs fois, notamment à cause des incendies et des destructions pendant la Seconde Guerre mondiale.


Les statues, bien que endommagées au fil du temps, restent une attraction majeure et témoignent de la dévotion des fidèles envers ces figures spirituelles. Chacune de ces statues est unique, décrivant des expressions faciales et des postures typiques de l’art bouddhique de l’époque Edo.


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Les Rakan et la photographie

Les Rakan, ces figures bouddhiques empreintes de sagesse et de sérénité, incarnent une richesse spirituelle et une profondeur philosophique qui se prêtent magnifiquement à l'art de la photographie en noir et blanc. Chaque statue, de par son expression et sa posture distinctes, est un témoignage silencieux de la compassion et du cheminement spirituel qui mène à l'illumination selon les croyances bouddhiques. Capturer ces figures en noir et blanc permet de transcender la matérialité des formes, pour révéler l'essence intemporelle de leur présence.


La photographie en noir et blanc sublime la texture des Rakan, mettant en lumière les jeux d'ombre et de lumière qui sculptent leurs visages marqués par la sagesse et les épreuves spirituelles. Sans la distraction de la couleur, l'attention du spectateur est attirée vers les détails subtils tels que les rides sur leur visage, le pli d'un vêtement ou encore l'intensité du regard. Ces détails révèlent non seulement l'individualité de chaque Rakan, mais aussi l'universalité de leur message spirituel.


Japon: Les Rakan, disciples éclairés et figures spirituelles bouddhiques

Temple Daisho-in © O. Robert


Photographier les Rakan implique un respect profond pour ce qu'ils représentent. Les images capturées ne sont pas simplement des reproductions d'objets d'art. Elles sont des fenêtres sur l'invisible, des moments de méditation capturés dans le temps. Le noir et blanc devient alors un moyen d'explorer la spiritualité de ces vénérables sculptures, permettant une rencontre intime de l'artiste avec le sacré. Chaque photographie reflète ainsi une méditation visuelle, un hommage à la sagesse incarnée dans ces figures millénaires.


Félicitations! Vous avez atteint la fin de cet article. J'ai le plaisir de vous offrir votre première CARTE VISA WISE. Exclusivement ici:


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Disclaimer:

Mes articles sur le bouddhisme, le shintoïsme ou le taoïsme ne sont que le reflet d’un intérêt personnel pour l’art et l’histoire. Ils n’ont pas pour objectif de véhiculer des messages à caractère religieux, d’influencer ou de convaincre les lecteurs de quelque manière que ce soit. Mes textes cherchent uniquement à documenter l’évolution culturelle des pays au travers de la photographie. Le pèlerinage Henro dont il est fait mention dans mes articles m’a permis de mettre une cohérence technique et organisationnelle dans ce travail sur la statuaire. Je l’ai donc parcouru à plusieurs reprises dans cet unique but.

 

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