Japon: Le Grand Tsunami de 2011, 10 ans déjà
Dernière mise à jour : 7 août
Ce 11 mars 2021, le Japon commémore le 10ème anniversaire du plus important Tsunami de toute leur histoire. Le 11 mars 2011, un violent séisme au nord-est du Japon a généré un important raz-de-marée qui a frappé les côtes de nombreuses régions du sud-est asiatique et la côte pacifique de Tohoku. Le Japon, en première ligne, a subi des pertes humaines immenses et des dégâts inestimables desquels le pays ne s’est pas encore relevé.
© O. Robert
La région de Tohoku a été la plus durement touchée. Le tsunami a tout ravagé sur son passage. Villages, constructions en tout genre ou paysages ont été anéantis en un instant, balayés par la force des eaux qui se sont massivement avancées dans les terres à une vitesse impressionnante.
Les faits et les chiffres
Le grand Tsunami de 2011, également appelé le séisme de Tōhoku, s'est donc produit le 11 mars 2011 à 14h46 heure locale. Il a été déclenché par un séisme sous-marin de magnitude 9,0-9,1 sur l'échelle de Richter, le plus puissant jamais enregistré au Japon et le quatrième plus puissant dans le monde depuis le début des enregistrements en 1900. L'épicentre se trouvait à environ 70 km à l'est de la péninsule d'Oshika et à une profondeur de 32 km.
Le séisme a généré des vagues atteignant des hauteurs jusqu'à 40,5 mètres à certains endroits. Le mur d'eau s'est abattu sur la côte est du Japon, dévastant des villes entières et causant d'énormes dégâts matériels. Le Tsunami a également endommagé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, entraînant des fuites de matériaux radioactifs et la plus grave crise nucléaire depuis Tchernobyl en 1986.
Mon matériel: URTH - Filtres nocturnes
Chiffres clés:
- Plus de 15000 personnes ont été tuées, 2500 personnes sont toujours portées disparues et environ 6000 personnes ont été blessées.
- Environ 228000 personnes ont été déplacées ou sont devenues des réfugiés internes.
- Les pertes matérielles ont été estimées à environ 360 milliards de dollars américains, ce qui en fait l'une des catastrophes naturelles les plus coûteuses de l'histoire.
Eléments techniques:
- La faille qui a déclenché le séisme avait une longueur de 500 km et une largeur de 200 km.
- Le séisme a déplacé le Japon de 2,4 mètres vers l'est et a même légèrement changé l'axe de rotation de la Terre.
- Les systèmes d'alerte au Tsunami ont été en grande partie inefficaces en raison de la vitesse à laquelle les vagues ont atteint la côte, souvent en moins de 30 minutes.
Cet événement a eu des répercussions non seulement au Japon, mais aussi dans le monde entier, entraînant une réévaluation des risques sismiques et des normes de sécurité pour les centrales nucléaires.
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La force de rebâtir
En 2014, j’ai eu l’honneur d’être invité à venir témoigner des efforts surhumains qui étaient entrepris depuis 3 années déjà pour reconstruire et assainir la région. J’ai pu constater une résilience énorme de la part de la population locale tentant "d'oublier" ce tragique événement et se mettre à rebâtir. Lors de cette première visite de 2014, j’ai pu notamment observer le travail titanesque de regénération des sols. Les eaux salées qui ont envahi les terres lors du Tsunami, les ont rendues impropres à la culture. Il s’agissait donc de changer les terres polluées par de la terre cultivable importée.
D’immenses tapis roulants suspendus au-dessus des routes et des habitations préservées avaient été construits, reliant ainsi la côte aux collines et aux forêts situées plusieurs kilomètres en retrait dans les terres.
Le sol cultivable et sain a été prélevé dans les forêts et amené sur la côte pour y être répandu, recréant ainsi des conditions propices à la culture. Ce sont plusieurs centaines de milliers de mètres cubes qui ont ainsi été prélevés, acheminés et répandus sur toute la région touchée. Un travail gigantesque mais qui a porté ses fruits.
© O. Robert
Un paysage anéanti en quelques secondes
Au-delà des victimes et des dégâts matériels que le pays a du endurer et que nous déplorons tous, ce sont aussi des paysages d’une grande valeur qui ont été soufflés de la carte à jamais.
Le Tsunami a causé des dégâts très importants à la nature environnante qui nécessiteront plusieurs dizaines voire centaines d’années pour être réparés et lui permettre de se régénérer à son rythme. Là aussi, les habitants se sont organisés afin de couper les arbres morts, les évacuer, nettoyer et replanter ces paysages qui faisaient la richesse de la région.
Flora Japonica
Les côtes de Rikusentakata, situées à 145 km de Sendai, bénéficiaient d’une riche forêt de pins qui s’étendait à perte de vue le long des plages.
Ces arbres majeurs constituaient un cordon boisé massif qui protégeait l’intérieur des terres du vent violent en provenance de l’océan. Le Tsunami a instantanément réduit cette immense forêt de pins en amas de troncs et branches jonchant le sol sur des kilomètres.
Le Pin du Miracle
Ce sont plus de 70.000 arbres qui ont été emportés, déracinés par la violence du choc. Un seul pin a survécu et, pour des raisons inconnues, est resté debout sans subir aucun dégât apparent. Cependant, l’eau salée a endommagé irrémédiablement son système racinaire et le pin était voué à dépérir rapidement.
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Cet arbre a été baptisé Pin du Miracle (Kiseki no Ippon Matsu) par les Japonais qui ont vu en lui les symboles de la force, de la résistance et de la vie qui les ont motivés à rebâtir.
Le gouvernement japonais a aussitôt décidé de préserver cet arbre en mémoire de cet événement tragique. Malheureusement, comme l’eau salée avait pénétré le sol en grande quantité, la survie de cet arbre était compromise. Aussi, des travaux spéciaux ont démarrés dans le but de transformer ce pin en sculpture. L’arbre a été coupé en 3 parties qui ont ensuite été amenées dans une usine spécialisée. Les 2 sections du tronc ont été asséchées dans d’immenses fours et ont ensuite reçu un traitement d’imprégnation de résine par haute pression.
La tête de l’arbre, quant à elle, a été reconstruite de toutes pièces. Des aiguilles artificielles ont été implantées à l’image exacte de la version originale. Les sections du tronc ont ensuite été replacées sur le site, reconstruisant ainsi l’arbre transformé tel qu’il était auparavant.
Le résultat est spectaculaire et l’aspect semble totalement naturel. Toutefois, cette action entreprise à grands frais par le gouvernement, à l’heure où la population pleurait ses morts, a été fortement critiquée.
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Une ruine conservée
A proximité immédiate de cet arbre du miracle se trouvait un bâtiment de logement (auberge de jeunesse) qui s’est partiellement effondré sous la force du Tsunami. Le gouvernement a également décidé de conserver ce bâtiment (un des rares bâtiments construits en béton) tel qu’il a été retrouvé en commémoration du désastre.
L’ensemble constitue donc a jamais la seule trace encore visible à l’exception des traces de peintures dessinées sur les parois des rochers et des collines environnantes. Elle représentent le niveau que l’eau a atteint lors du raz-de-marée. Des proportions inimaginables qui laissent sans voix et qui permettent de mesurer l’ampleur et l’action dévastatrice de ce Tsunami.
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Le Takatamatsubara Tsunami Reconstruction Memorial Park
Un site commémoratif a été créé afin d’accueillir toutes les personnes qui souhaitent se recueillir sur les lieux. Ce site accueille aussi un Centre de formation qui a pour objectif d'éduquer les futures générations à l’importance de ces désastres naturels et à la manière s’y préparer.
Il est situé à proximité immédiate du Pin du Miracle et est devenu le site touristique le plus fréquenté de la région.
Comment se rendre sur le site du Pin du Miracle à Rikusentakata
Le Tsunami Reconstruction Mémorial Park est situé à env. 145 km (2h20 en voiture) de la ville de Sendai. Aucun train ne dessert la ville de Rikusentakata. Le terminus de la seule ligne ferroviaire de la région est Kesennuma Station. A partir de là, il faut poursuivre en voiture. Cependant, il est préférable de se rendre en voiture depuis Sendai directement, en longeant la côte.
En approchant de la région de Rikusentakata, vous pouvez ainsi prendre la mesure de l’ampleur de la catastrophe par les nombreux panneaux qui ont été posés le long de la route et qui mentionnent le niveau que l’eau a atteint lors du Tsunami. De nombreux sites (parcs,…) touchés peuvent également être visités tout au long de la route.
Le Tsunami Reconstruction Mémorial Park dispose d’un vaste parking gratuit sur lequel il faut impérativement stationner. Le Pin du Miracle est situé à quelques minutes à pieds.
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Se loger sur place
Particulièrement rurale, la région ne dispose pas de beaucoup d’hôtels. Je recommande l’hôtel ’’Capital Hotel 1000’’. Situé à 5 minutes en voiture du Memorial Park, cet hôtel moderne (construit après la catastrophe pour accueillir les scientifiques du monde entier) offre tout le confort nécessaire. Vous pourrez y passer une ou deux nuits et prendre ainsi le temps nécessaire pour visiter la région.
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