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Taïwan: Le Mémorial Chiang Kai-Shek de Taipei

Dernière mise à jour : 7 avr.

Chiang Kai-Shek reste une figure controversée dans l'histoire chinoise et taïwanaise. Alors que certains le voient comme un leader autoritaire, d'autres le considèrent comme un bâtisseur de nation qui a jeté les bases de la modernisation de Taïwan. Bien que le Mémorial Chiang Kai-Shek à Taipei reste un site national majeur, il est également devenu un espace pour l'éducation et la discussion sur l'histoire taïwanaise.


Taïwan: Le Mémorial Chiang Kai-Shek de Taipei

Inutile de rappeler mon affection pour la ville de Taipei et Taïwan en général. Son histoire, sa culture et ses monuments sont absolument extraordinaires. L'occasion de revenir dans cet article sur le parcours d'un personnage controversé de l'histoire chinoise et taïwanaise.


Je m'intéresse ici à sa vie, ses relations avec le parti communiste chinois, son rapport avec l'île de Taïwan et le régime politique qu'il y a instauré. Je m'interroge aussi sur la perception de Chiang Kai-Shek par les habitants de Taïwan et comment l'image de leur leader est enseignée aujourd'hui dans les écoles.


Qu'est-ce que le Mémorial Chiang Kai-Shek à Taipei

Le Chiang Kai-Shek Memorial Hall, inauguré en 1980, est un monument national construit en l'honneur de Chiang Kai-Shek situé à Taipei, la capitale de Taïwan. Le mémorial est un imposant édifice en marbre blanc, surmonté d'un toit bleu octogonal, symbolisant le nombre 8, un chiffre associé à l'abondance et à la bonne fortune dans la culture chinoise.


La salle principale abrite une statue de bronze grandeur nature de Chiang Kai-Shek. La place autour du mémorial est également un lieu de rassemblement populaire pour divers événements culturels et nationaux. En 2007, le site a été rebaptisé "Liberty Square" (Place de la Liberté) pour symboliser la transition démocratique de Taïwan.


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Brève histoire de Chiang Kai-Shek

Né le 31 octobre 1887 à Xikou, dans la province de Zhejiang en Chine, Chiang Kai-Shek fut un militaire et homme d'État chinois. Leader du Kuomintang (Parti nationaliste chinois) pendant plusieurs décennies, il a joué un rôle clé dans l'histoire moderne de la Chine.


En 1907, Chiang Kai-Shek est parti au Japon pour étudier dans une académie militaire où il a été exposé à divers courants politiques et s'est familiarisé avec les idées révolutionnaires. De retour en Chine, il a participé activement à la révolution de 1911. Révolution qui a notamment renversé la dynastie Qing et a établi la République de Chine.


Sous la tutelle de Sun Yat-sen, fondateur du parti Kuomintang, il a gravi les échelons du parti. A la mort de Sun Yat-sen en 1925, il est devenu le leader de facto du Kuomintang (KMT) et a entrepris "l'expédition du nord" entre 1926 et 1928 avec pour objectif d'unifier le pays sous le contrôle nationaliste.


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Relation avec le parti communiste chinois

La relation de Chiang Kai-Shek avec le Parti communiste chinois (PCC) a été complexe et tumultueuse. Initialement alliés, le KMT et le PCC se sont rapidement retrouvés en conflit. En 1927, Chiang a orchestré le massacre de Shanghai, réprimant brutalement les communistes. Cette action a déclenché une guerre civile prolongée entre le KMT et le PCC.


Bien que Chiang Kai-Shek ait d'abord cherché à éradiquer le parti communiste chinois, l'invasion japonaise de 1937 va momentanément reconfigurer le conflit entre les 2 partis. Formant alors une alliance précaire et temporaire avec les communistes, il a combattu les Japonais jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945.


Après la guerre, les hostilités ont repris entre les nationalistes de Chiang Kai-Shek et les communistes dirigés par Mao Zedong. Finalement, en 1949, les communistes ont gagné la guerre civile et ont établi la République populaire de Chine. Chiang Kai-Shek et ses partisans se sont alors retirés et réfugiés à Taïwan.


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Relations avec Taïwan

Chiang Kai-Shek a établi un régime autoritaire sur l'île de Taïwan, exerçant un contrôle strict et mettant en place une politique d'une seule Chine, affirmant que son gouvernement était le seul gouvernement légitime de toute la Chine. Il a également suspendu la Constitution et mettant en place la loi martiale, qui durera jusqu'en 1987.


Chiang Kai-Shek a régné sur Taïwan pendant près de 25 ans jusqu'à sa mort en 1975. Sous son leadership, Taïwan a connu une réforme agraire importante par la redistribution des terres aux paysans, ce qui a entraîné une augmentation de la production agricole. Sous son influence politique, Taïwan a également connu une industrialisation rapide et par conséquent, une croissance économique considérable.


Chiang Kai-Shek a laissé un héritage durable à Taïwan. Il a fondé l'Académie militaire de l'armée de l'air de Taïwan et l'Université nationale de défense. Il a également ordonné la construction de nombreux mémoriaux, musées et monuments culturels.


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Perception publique

La perception de Chiang Kai-Shek à Taïwan a évolué au fil des décennies, et aujourd'hui, elle est fortement polarisée. Les réformes éducatives et les débats publics ont reflété ces changements d'attitude.


Pour de nombreux Taïwanais, Chiang Kai-Shek demeure une figure controversée en raison de son régime autoritaire. La "Terreur Blanche", une période de répression politique, a conduit à des arrestations, des tortures et des exécutions de dissidents. Ces souvenirs ont laissé des cicatrices profondes dans la société taïwanaise.


D'un autre côté, il y a ceux qui reconnaissent la contribution de Chiang Kai-Shek à la stabilisation et à la modernisation de Taïwan, en particulier à une époque où l'île était menacée par le PCC. Pour ces personnes, Chiang Kai-Shek est reconnu pour avoir bâti les bases du miracle économique taïwanais.


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L'enseignement dans les écoles

Depuis la fin de la loi martiale en 1987, l'éducation à Taïwan a subi plusieurs réformes. Les manuels scolaires ont été révisés pour donner une image plus nuancée de Chiang Kai-Shek et du KMT. Au lieu de le dépeindre uniquement comme un héros national, les manuels tentent aujourd'hui de fournir une vue plus équilibrée, abordant à la fois ses contributions et ses actions répressives.


Les élèves sont encouragés à débattre et à discuter des actions de Chiang Kai-Shek, favorisant ainsi la pensée critique. Les manuels récents incluent des témoignages et des récits de première main de la Terreur Blanche, permettant aux étudiants de comprendre les conséquences humaines de cette période.


L'évolution de la perception de Chiang Kai-Shek dans les écoles taïwanaises est un exemple de démocratisation de la mémoire, où l'enseignement de l'histoire n'est plus monopolisé par une idéologie ou une interprétation unique. Cela témoigne d'une maturité socio-politique, reflétant une volonté de réconcilier les facettes multiples de l'histoire pour former une compréhension plus inclusive du passé.


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Le mot de la fin

La perception de Chiang Kai-Shek à Taïwan est complexe et continue d'évoluer. Les débats sur son héritage se reflètent dans l'éducation, avec des efforts continus pour assurer que les générations futures reçoivent une compréhension complète et nuancée de son rôle dans l'histoire taïwanaise.


L'examen de la vie et du règne de Chiang Kai-Shek ouvre une fenêtre sur la complexité de l'histoire humaine, où les nuances abondent et les jugements catégoriques s'avèrent souvent insuffisants. Philosophiquement, l'héritage de Chiang Kai-Shek soulève des questions fondamentales sur le pouvoir, l'autorité et la moralité dans le leadership, invitant à une réflexion sur la manière dont les individus et les sociétés interprètent leur passé.


L'ascension de Chiang Kai-Shek est le reflet de la dichotomie entre les intentions d'unification et de prospérité nationale, et les méthodes souvent répressives employées pour y parvenir. Sa vie incarne la tension entre l'autoritarisme et la modernisation, rappelant la maxime philosophique que les fins peuvent rarement justifier les moyens sans laisser un héritage moral complexe.


En fin de compte, Chiang Kai-Shek, comme de nombreux personnages historiques, ne peut être réduit ni à la somme de ses accomplissements ni à celle de ses échecs. Son héritage continue de susciter le débat, servant de miroir aux tensions contemporaines entre les valeurs démocratiques et les exigences de la gouvernance.


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Références (en anglais seulement):

- Taylor, Jay. "The Generalissimo: Chiang Kai-shek and the Struggle for Modern China." Harvard University Press, 2009.

- Fenby, Jonathan. "Chiang Kai-shek: China's Generalissimo and the Nation He Lost." Carroll & Graf Publishers, 2003.

- Phillips, Steven. "Between Assimilation and Independence: The Taiwanese Encounter Nationalist China, 1945-1950." Stanford University Press, 2003.

- Hsiao, Hsin-Huang Michael. "A Contemporary Reflective Historical Journey." In "Taiwan's Socially Responsible Civil Society", Taiwan Foundation for Democracy, 2015.

 

Remarque à propos de l'écriture du mot Taïwan en langue française

Afin d'être en accord avec les dictionnaires et les journaux, il convient d'écrire Taïwan avec un tréma en français. Toutefois, les livres (francophones) titrent souvent Taiwan (sans tréma). Les règles orthographiques semblent toujours faire débat. Aussi, j'ai choisi d'écrire Taïwan avec un tréma, bien que je trouver personnellement la graphie disgracieuse.


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