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Japon: Wakizashi, tachi et katana, l'héritage des samouraïs

Dernière mise à jour : 25 sept.

Le wakizashi, le tachi et le katana sont 3 sabres traditionnels qui ont eu chacun des rôles distincts dans la guerre et la culture japonaises. Ils constituaient l'armement des samouraïs, avec des différences d'utilisation et de contexte. Le tachi était l'arme principale des guerriers à cheval. Il a été remplacé par le katana lorsque les combats ont progressé vers des batailles basées sur l'infanterie à pied.


Japon: Wakizashi, Tachi et Katana, l'héritage des samouraïs

© O. Robert


Quant au wakizashi, il servait de seconde arme, plus courte. Il était essentiel pour l'autodéfense tout en symbolisant l'honneur du samouraï et sa préparation au combat dans toutes les situations. Ensemble, le katana et le wakizashi formaient le "Daishō" (littéralement "grand-petit"), représentant l'autorité du samouraï et son mode de vie.


Dans un précédent article consacré au Musée du sabre traditionnel de Seki, le Seki Kaji Denshokan (関鍛冶伝承館), je parlais de la culture des sabres, de leurs fonctions et de leur rôle dans la société japonaise. Vous pouvez lire cet article ici.


Pour aller un peu plus loin, je souhaite aborder ici l'évolution des modèles de sabres à travers les périodes historiques du Japon en observant ce qui a motivé ces changements de style. Vous pouvez bien sûr commencer à lire n'importe quel de ces deux articles, car ils se complètent mutuellement.


Japon: Wakizashi, Tachi et Katana, l'héritage des samouraïs

Musée du sabre traditionnel de Seki. © O. Robert


Le musée de Seki a choisi de mettre en avant l'évolution des sabres traditionnels du Tachi au Katana. Par conséquent, je vais me concentrer sur ces deux symboles et la transition de l'un à l'autre. Cependant, pour être aussi complet que possible, je souhaite aussi parler du Wakizashi, qui est rarement mentionné dans la littérature et souvent négligé dans les images quelque peu "clichés" que nous avons parfois des samouraïs.


Pourtant, le wakizashi était le compagnon inséparable du katana pour des raisons que j'aborderai ci-dessous. Ces deux sabres étaient portés ensemble à la ceinture du samouraï, comme le montrent toutes les peintures et représentations historiques. Personnellement, je trouve que le wakizashi est le plus élégant des trois en raison de ses proportions.


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Sommaire:


 
Japon: Wakizashi, Tachi et Katana, l'héritage des samouraïs

© O. Robert


Le wakizashi

Le wakizashi est un sabre polyvalent et essentiel dans l'armement du samouraï, conçu pour le combat de près et l'autodéfense. Il était souvent utilisé à l'intérieur, lorsque le katana était peu pratique. Son rôle, son importance symbolique et également son utilisation dans des contextes rituels soulignent la place du wakizashi dans la culture et l'histoire. Les samouraïs faisaient souvent fabriquer leur wakizashi sur mesures pour compléter leur katana, avec des tsuba (garde), des koshirae (habillage, voir plus bas) et styles de lame assortis, afin de signifier l'harmonie du daishō.


Tout comme le katana, le wakizashi était fabriqué par des forgerons qualifiés utilisant les mêmes techniques méticuleuses. Les détails esthétiques de la lame, du hamon (ligne de trempe), du tsuba et du tsuka-ito (enveloppement de la poignée) étaient tout aussi importants que la fonctionnalité du sabre.


Le wakizashi est équilibré plus près de la garde, permettant un meilleur contrôle lors de son utilisation, en particulier dans des situations de combats rapprochés ou d'autodéfense. En combat, le wakizashi servait aussi d'arme de secours au cas où le katana était perdu ou inutilisable. Il était également utile dans des espaces confinés où le katana était trop long pour être utilisé efficacement.


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Conception et caractéristiques du wakizashi

Bien que plus court que le katana et le tachi, le wakizashi avait son propre rôle dans la culture des samouraïs. Voici les principales caractéristiques de ce sabre très élégant.


1. Longueur de la lame: Le wakizashi a généralement une longueur de lame comprise entre 30 et 60 centimètres. Cela le rend significativement plus court que le tachi et le katana, mais plus long qu'un tanto (dague). Il est conçu pour le combat de près et une utilisation intérieure.


2. Sori (courbure de la lame): Comme le katana, le wakizashi présente souvent une légère courbure, bien que celle-ci soit moins prononcée que celle d'un tachi. La courbure aide à rendre la lame plus efficace et tranchante. Le wakizashi, comme la plupart des sabres japonais, possède un seul tranchant appelé "Ha", qui permet des techniques de coupe redoutables. Le dos non aiguisé de la lame, appelé "Mune", assure la durabilité de par son épaisseur.


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Blade's hamon (see below). © O. Robert


3. Processus de trempe à l'argile: Le wakizashi est forgé en utilisant le même processus de trempe à l'argile que le katana. Cela implique de recouvrir la lame de différentes couches d'argile pour contrôler le durcissement lors du processus de trempe. Comme le katana, le wakizashi présente souvent un hamon, qui est le motif visible en ondulation ou droit le long du tranchant, créé par le processus de durcissement différentiel. Le hamon sert à la fois de frontière fonctionnelle entre le bord durci et le corps plus tendre de la lame et d'élément décoratif (photo ci-dessus).


4. Style de port à la ceinture: Le wakizashi, tout comme le katana, est porté "Buke-zukuri" (tranchant vers le haut) dans la "Obi" (ceinture). La longueur plus courte de ce sabre permet de le dégainer et de l'utiliser efficacement dans des espaces confinés, comme à l'intérieur d'un bâtiment ou lors de duels intérieurs. Le samouraï portait généralement le wakizashi à côté du katana, sur le côté gauche, ce qui le rendait accessible pour des dégainages rapides.


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5. Nakago (Soie*): La soie d'un wakizashi s'étend dans la poignée et est fixée avec un ou deux chevilles en bois appelées "Mekugi" pour assurer sa stabilité. Une construction avec une soie complète garantit une forte connexion entre la lame et la poignée, essentielle pour la durabilité lors des combats.


*Qu'est-ce que la soie?

La soie d'un outil tranchant est la partie qui s'étend de la lame ou de la partie fonctionnelle de l'outil et qui est insérée dans le manche. Elle sert à fixer solidement la partie tranchante de l'outil au manche, assurant ainsi la stabilité et la durabilité de l'ensemble. On la trouve notamment sur des outils comme les couteaux, les ciseaux à bois, et certains marteaux. La qualité et la longueur de la soie sont des facteurs déterminants pour la résistance et la durabilité de l'outil.


6. Tsuba (Garde): La garde d'un wakizashi est généralement plus petite que celle d'un katana, mais elle sert le même objectif: protéger la main de tout glissement vers la lame lors du combat. Le (ou la) tsuba du wakizashi peut être simple ou très décoratif, reflétant le statut du sabre à la fois comme outil fonctionnel et objet d'art. Les matériaux utilisés pour le tsuba varient de l'acier aux métaux précieux, souvent ornés de motifs complexes.


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Example of tsuba (mentioned above) and tsuka-ito (mentioned below). © O. Robert


7. Tsuka (Poignée): Contrairement au katana, la poignée du wakizashi est généralement plus courte, car il était conçu pour une utilisation à une main. La longueur de la poignée est généralement proportionnelle à la lame, mesurant typiquement entre 12 et 15 centimètres. La tsuka est enveloppée de corde en soie (à ne pas confondre avec la soie abordée plus haut) ou en coton appelée "Tsuka-ito" sur une couche de peau de raie appelée "Samegawa" pour offrir une prise ferme (photos ci-dessus).


Ce style d'enveloppement améliore non seulement la maniabilité, mais absorbe également l'humidité, empêchant l'épée de glisser dans la main. Des chevilles en bois (mekugi), sont insérées à travers la poignée et la soie pour maintenir fermement la lame en place, permettant un démontage facile pour l'entretien.


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8. Saya (Fourreau): Le fourreau d'un wakizashi est généralement fabriqué en bois léger et peut être laqué pour plus de durabilité et d'esthétique. Le saya protège la lame lorsqu'elle n'est pas utilisée tout en permettant un accès rapide. A l'instar du fourreau du katana, le saya du wakizashi possède souvent un petit bouton appelé "Kurikata" auquel est attachée une corde appelée "Sageo". Le sageo est utilisé pour attacher l'épée à la ceinture (obi) du samouraï ou à des fins décoratives.


9. Seppuku: Le wakizashi jouait un rôle important dans le rituel du suicide connu sous le nom de seppuku (ou hara-kiri), au cours duquel un samouraï utilisait cette épée pour mettre fin à ses jours dans un acte d'honneur. Ce rituel solennel était une partie essentielle de la culture des samouraïs, et la lame plus courte du wakizashi le rendait adapté à cet usage.


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Musée du sabre traditionnel de Seki. © O. Robert


Le tachi

Le tachi est un type de sabre traditionnel qui précède le katana. Il occupe une place importante dans l'histoire du Japon, en particulier durant les périodes Heian (794-1185) et Kamakura (1185-1333).


Le tachi a été développé pendant la période Heian, alors que le Japon passait progressivement d'une période de paix relative à une époque marquée par des conflits militaires et l'essor de la classe des samouraïs. Le tachi est devenu l'arme de prédilection des guerriers samouraïs à cheval, qui avaient besoin d'un sabre efficace pour le combat monté.


Le tachi se distingue par sa courbure marquée, sa lame plus longue et la manière dont il est porté, ce qui le différencie des autres sabres japonais. Son design reflète son usage prévu. La lame du sabre est longue, mesurant généralement entre 70 et 80 centimètres, avec une courbure prononcée.


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Conception et caractéristiques du tachi

Le tachi se distingue par plusieurs caractéristiques clés. Il a introduit également une spécificité importante des sabres japonais relative à leur habillage, appelés "Koshirae".


Le terme koshirae fait référence à l'ensemble des montures et des accessoires qui enveloppent un sabre japonais lorsqu'il n'est pas utilisé. Il désigne spécifiquement les éléments extérieurs qui protègent et décorent le sabre, distincts de la lame elle-même.


Traditionnellement, les koshirae étaient à la fois fonctionnels et très décoratifs, souvent le reflet du rang, de la richesse et du goût personnel de leur propriétaire. Le koshirae permet de porter et d'exposer le sabre de manière appropriée tout en protégeant la lame des dommages. Il n'était donc pas seulement une nécessité pratique, mais aussi une expression des valeurs, de l'honneur et de la tradition du guerrier samouraï.


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Exemple de mei (signature). Musée du sabre traditionnel de Seki. © O. Robert


Voici quelques caractéristiques du tachi:


1. Sori (Courbure de la lame): La lame du tachi présente une courbure prononcée, plus accentuée que celle du katana. Cette courbure améliore la capacité de coupe du sabre et est particulièrement utile lors des combats montés.


2. Nakago (Soie) et Mei (Signature): La soie d'un tachi est traditionnellement signée du côté extérieur lorsque l'épée est portée. Cela contraste avec le katana, dont la signature (mei) se trouve généralement du côté intérieur. La position de la signature est l'un des moyens permettant de distinguer un tachi d'un katana.


3. Koshirae (Habillage): L'habillage d’un tachi est également distincts. Le tachi est porté tranchant vers le bas, suspendu à la ceinture à l’aide d’attaches appelées "Ashi". Cette méthode de port diffère de celle du katana, qui est porté tranchant vers le haut.


4. Tsuba (Garde): Le tsuba d’un tachi est souvent plus grand et plus orné que celui d’un katana. Le design du tsuba, ainsi que d'autres pièces telles que le "Fuchi" (bague de jonction) et le "Kashira" (pommeau), comportait souvent des décorations complexes, reflétant le statut du propriétaire du sabre.


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Importance culturelle et militaire du tachi

Le tachi n'était pas seulement une arme, mais aussi un symbole de statut et de pouvoir. Pendant les périodes Heian et Kamakura, posséder un tachi bien fabriqué était un signe du rang et du prestige d'un samouraï. De nombreux tachi étaient richement décorés, avec des ornements complexes en métal et des fourreaux laqués, mettant en valeur l'artisanat des forgerons et artisans japonais.


Au combat, le tachi était principalement utilisé par des guerriers montés. Sa longueur et sa courbure le rendaient idéal pour atteindre des adversaires à cheval, où le samouraï pouvait utiliser l'élan à la fois du cheval et du cavalier pour infliger de puissants coups tranchants. La conception de l'épée était particulièrement efficace contre des adversaires plus légèrement armés, ce qui était courant dans les premières guerres japonaises.


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© O. Robert


Le katana

Le katana est un chef-d'œuvre de l'artisanat japonais, combinant beauté, équilibre et létalité en une seule arme. Son design est le résultat de siècles de perfectionnement, chaque caractéristique servant un but pratique ou esthétique. Qu'il soit considéré comme une arme fonctionnelle, un objet artistique ou un symbole culturel, le katana représente le sommet de la tradition japonaise de la fabrication de sabres.


Avec la popularité croissante du katana, celui-ci a également gagné en signification symbolique. Le sabre est devenu le symbole de l'honneur et de l'âme du samouraï. En effet, le katana étant plus étroitement associée à l'identité personnelle du samouraï que ne l'avait été le tachi. Ce changement culturel a encore renforcé le statut du katana comme l'arme de choix de la classe samouraï.


Souvent vénérés pour leur beauté, leur artisanat, leur fonctionnalité et leur élégance, les katanas étaient traditionnellement transmis de génération en génération, devenant des héritages dotés d'une profonde signification spirituelle et culturelle.


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Transition du tachi au katana

La transition du tachi au katana a constitué un développement significatif dans l'histoire des sabres japonais, reflétant des changements dans les tactiques militaires, les structures sociales et les valeurs culturelles. Cette transition s'est principalement produite pendant la fin de la période Kamakura (1185-1333) et au début de la période Muromachi (1336-1573).


1. Période Kamakura (1185-1333)

Le tachi était le sabre principal utilisé par les samouraïs. Conçu pour être utilisé à cheval, il se portait lame vers le bas et était optimisé pour les attaques en tranchant, en particulier dans les combats montés. La période Kamakura a été marquée par une activité militaire significative, y compris les invasions mongoles du Japon (1274 et 1281), qui ont influencé le développement des armes et des armures.


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Musée du sabre traditionnel de Seki. © O. Robert


2. Période Muromachi (1336-1573)

La période Muromachi a vu un changement dans les tactiques de guerre, avec une augmentation des combats d'infanterie et le recours aux "Ashigaru" (soldats à pied) qui combattaient de près. Ce changement dans la dynamique du champ de bataille nécessitait un sabre qui pouvait être rapidement dégainé et utilisé efficacement dans des combats rapides et à courte portée. Le katana, conçu pour un dégainage rapide et des coups efficaces, a progressivement remplacé le tachi pendant cette période.


À la fin de la période Muromachi, le katana avait largement supplanté le tachi en tant qu'arme principale des samouraïs. Bien que le tachi ait continué à être utilisé dans certains contextes cérémoniels, le katana est devenu le symbole définitif de l'habileté martiale et de l'identité culturelle des samouraïs. Cette transition reflète des changements plus larges dans la société japonaise, allant de la structure du pouvoir militaire aux valeurs et idéaux évolutifs de la classe samouraï.


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Les avancées dans les techniques de forge de sabres pendant la période Muromachi ont également contribué à ce changement. Les forgerons ont commencé à affiner leurs méthodes pour créer une dureté différentielle dans la lame, ce qui a conduit à la production de katanas qui étaient non seulement fonctionnels mais aussi esthétiquement plus agréables. Le développement de la courbure caractéristique du katana (sori) et du motif unique de hamon le long du tranchant sont le résultat de ces innovations technologiques.


3. Période Sengoku (1467-1603)

La période Sengoku, connue sous le nom de "période des Etats en guerre", était caractérisée par un conflit militaire presque constant et des guerres civiles. Le besoin d'armes pratiques et efficaces, pouvant être utilisées dans une variété de scénarios de combats, est devenu encore plus prononcé. Le design du katana, permettant un dégainage plus rapide et une utilisation plus polyvalente que le tachi, en a fait le sabre préféré des samouraïs.


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L'influence du katana a persisté bien au-delà de la période Edo (1603-1868) car il est devenu non seulement une arme mais un objet culturel incarnant l'esprit du bushido (la voie du guerrier). Aujourd'hui, le katana reste l'un des symboles les plus emblématiques de la culture japonaise, admiré à la fois pour sa beauté et son importance historique.


Design et caractéristiques du katana

Evidemment, le design du katana est optimisé pour la coupe, en particulier contre des adversaires non protégés ou légèrement armés. La lame courbée, le tranchant aiguisé et l'équilibre entre dureté et flexibilité permettent des coupes dévastatrices, tranchant les cibles avec précision et aisance.


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Voici les principales caractéristiques du katana:


1. Longueur de la lame: La lame mesure généralement entre 60 et 80 centimètres, bien qu'elle puisse varier légèrement selon l'époque ou le design du forgeron.


2. Sori (Courbure de la lame): Comme pour le tachi, le katana possède également une légère courbe, optimisée pour des mouvements de coupe fluides et efficaces. La courbure permet au sabre d'effectuer des coupes tranchantes et précises, très efficaces en combat. Le tranchant (ha) est extrêmement aiguisé, conçu pour des frappes puissantes, tandis que le dos de la lame (mune) reste non affûté.


3. Equilibre et poids: Malgré son statut d'arme redoutable, le katana est relativement léger, pesant généralement entre 1,1 et 1,5 kilogrammes. Son équilibre entre la lame et le manche confère au porteur agilité et précision. En effet, le centre de gravité du katana est légèrement avancé vers la lame, permettant des frappes rapides et puissantes tout en maintenant le contrôle.


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Musée du sabre traditionnel de Seki. © O. Robert


4. Processus de trempe à l'argile: Comme pour le wakizashi et le tachi, les forgerons utilisent également une technique traditionnelle où la lame est recouverte d'argile. Ils appliquent une couche plus fine sur le tranchant et une couche plus épaisse sur le dos avant de la tremper. Cela permet d'obtenir un tranchant plus dur pour l'aiguisement et un dos plus souple pour la flexibilité.


5. Hamon: Comme pour le wakizashi et le tachi, le processus de durcissement différentiel crée le hamon visible, un motif ondulé ou droit le long du bord de la lame. Le hamon marque la frontière entre le tranchant plus dur et le corps plus souple de la lame, et est souvent considéré comme un signe esthétique caractéristique du katana.


6. Nakago (Soie) et Mei (signature): Comme pour le tachi, le nakago (ou soie) est la partie de la lame qui s'étend dans le manche. Il est souvent de pleine longueur, offrant au sabre un meilleur équilibre et une plus grande résistance. La soie est traditionnellement signée par le forgeron (mei), généralement gravé sur le côté qui fait face à l'intérieur lorsque le katana est porté. Cette signature est un signe d'authenticité et de valeur.


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Exemples de tsuba (voir ci-dessous). Musée du sabre traditionnel de Seki. © O. Robert


7. Tsuba (Garde): Le tsuba est généralement circulaire ou parfois carré, offrant une protection à la main contre la lame d'un adversaire tout en ne gênant pas le mouvement. Les tsubas varient dans leur style, d'un design simple et fonctionnel aux pièces richement décorées reflétant le statut ou les préférences esthétiques du propriétaire. Les matériaux comprennent le fer, le bronze ou des métaux précieux, souvent ornés de gravures ou d'incrustations.


8. Tsuka (manche): Le tsuka est généralement assez long pour une prise à deux mains, mesurant typiquement entre 20 et 30 centimètres. Cela permet à l'utilisateur d'avoir un meilleure précision et une plus grande puissance lors de la manipulation du sabre.


Le manche est traditionnellement enveloppé d'une corde de soie ou de coton appelée "Tsuka-ito" sur une base de peau de raie appelée "Samegawa". Cet enroulement assure une prise ferme et sécurisée pendant l'utilisation. Le tsuka est fixé à la soie de la lame avec un ou deux chevilles en bois (mekugi), qui passent par des trous dans la soie et le manche. Ces chevilles peuvent être retirées pour démonter l'épée en vue de son entretien.


9. Saya (fourreau): Le saya est généralement fabriqué en bois léger, souvent laqué pour sa durabilité et son attrait esthétique. Il abrite et protège la lame lorsqu'elle n'est pas utilisée. Le fourreau comporte souvent un petit bouton appelé "Kurikata" auquel est attachée une corde appelée "Sageo". Le sageo est utilisé pour fixer l'épée à l'obi (ceinture) du samouraï ou à des fins décoratives.


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Comment le katana était porté

Le katana a également introduit une nouvelle façon de porter le sabre, la lame vers le haut dans la ceinture (obi), ce qui permettait une frappe plus rapide en un seul mouvement fluide appelé "Iaijutsu" ou "Battojutsu". Cette méthode de port et d'utilisation du sabre appelée "Buke-zukuri" était mieux adaptée aux conditions de combat de l'époque, ce qui a conduit le katana à supplanter progressivement le tachi en tant qu'arme préférée des samouraïs, comme vu précédemment.


Cependant, de nombreux tachi sont également réapparus pour être portés comme des katana, un processus connu sous le nom de "Uchigatana". Cela se faisait souvent en modifiant les montures plutôt que la lame elle-même, permettant à l'épée d'être utilisée d'une manière plus conforme aux styles de combat contemporains.


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Musée du sabre traditionnel de Seki. © O. Robert


Différences majeures entre le wakizashi, le tachi et le katana

Pour conclure cet article, voici 10 différences clés à retenir entre ces 3 sabres traditionnels, symboles culturels et historiques d'une époque guerrière qui a duré plus de 1000 ans.


1. Longueur de la lame

Wakizashi: La longueur de la lame varie de 30 à 60 cm.

Tachi: La longueur de la lame est généralement de 70 à 80 cm.

Katana: La longueur de la lame mesure typiquement entre 60 et 80 cm.


2. Courbure (Sori)

Wakizashi: Courbure légère, certains wakizashi sont presque droits.

Tachi: Courbure prononcée, conçue pour trancher depuis un cheval.

Katana: Courbure modérée, optimisée pour être dégainée et couper en un seul mouvement fluide.


Pour en savoir plus sur le monde fascinant des sabres japonais et leur contexte historique, je recommande vivement la lecture de cet ouvrage de référence:


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3. Style de port

Wakizashi: Porté tranchant vers le haut dans l'obi (ceinture) aux côtés du katana.

Tachi: Porté tranchant vers le bas, suspendu par des cordons à la ceinture.

Katana: Porté tranchant vers le haut dans l'obi (ceinture).


4. Usage principal

Wakizashi: Utilisé comme arme de secours, pour la défense personnelle, et dans des espaces confinés (par exemple, à l'intérieur). Aussi utilisé dans le seppuku (suicide rituel).

Tachi: Conçu pour le combat monté, particulièrement pour trancher vers le bas depuis le dos d'un cheval.

Katana: Arme principale des fantassins et des samouraïs, privilégiée pour les techniques de dégainage rapide et les combats rapprochés.


5. Période de prédominance

Wakizashi: Populaire pendant les périodes Muromachi à Edo (1336-1868).

Tachi: Le plus répandu durant les périodes Heian à Muromachi (794-1573).

Katana: Devenu dominant à partir de la période Muromachi, en particulier durant la période Edo.


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Musée du sabre traditionnel de Seki. © O. Robert


6. Symbole et statut

Wakizashi: Porté par les samouraïs dans le cadre du daishō (couplé avec le katana), symbolisant leur statut et utilisé pour la défense personnelle.

Tachi: Associé aux samouraïs montés et aux guerriers de haut rang, souvent un signe de prestige et de rang.

Katana: L'âme du samouraï, un symbole principal de l'honneur du samouraï, et l'épée principale dans le daishō.


7. Environnement de combat

Wakizashi: Mieux adapté à un usage en intérieur, aux combats rapprochés et aux espaces confinés.

Tachi: Conçu pour le combat monté, particulièrement à cheval.

Katana: Efficace à la fois dans des espaces ouverts et confinés, utilisé par les samouraïs à pied pour le combat rapproché.


Enfin, si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur l'époque des samouraïs, leur code d'honneur, leur statut, leur éducation ou leur mode de vie, je vous recommande la lecture de cet ouvrage incontournable:


Ma bibliothèque: La religion du samouraï | La philosophie zen était particulièrement adaptée aux samouraïs. Les principes moraux élevés du bouddhisme, lorsqu'ils furent adoptés et adaptés par les guerriers japonais, créèrent une philosophie austère d'une beauté et d'une profondeur singulières. Ses exigences caractéristiques de contrôle strict du corps et de l'esprit furent illustrées par d'anciens moines guerriers dont l'attitude sereine, même face à une mort certaine, les rendait très admirés, même par leurs ennemis.

8. Equilibre et maniabilité

Wakizashi: Léger et rapide, équilibré pour une utilisation à une main.

Tachi: Plus lourd avec un centre de gravité plus en avant en raison de sa longueur et de sa courbure, conçu pour une utilisation à deux mains, mais manipulé différemment à cheval.

Katana: Equilibré pour une utilisation à deux mains, mais plus léger et plus agile que le tachi, permettant des techniques de dégainage rapide.


9. Position dans le Daishō ("grand-petit")

Wakizashi: Le sabre le plus court du daishō.

Tachi: Ne fait pas partie du daishō, il précède la pratique de porter des sabres jumelés.

Katana: Le sabre le plus long du daishō.


10. Artisanat et esthétique

Wakizashi: Comme le katana, fabriqué avec un soin méticuleux, souvent avec un hamon (ligne de trempe) visible et des montures assorties à celles du katana.

Tachi: Typiquement plus orné que le katana, avec des montures élaborées, souvent reflétant le rang élevé du guerrier.

Katana: Comme le wakizashi, fabriqué avec grand soin, avec une attention à la fois à la fonctionnalité et à l'esthétique. Les montures du katana sont souvent plus simples que celles du tachi.

 

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